En pleine campagne électorale : Voyage au cœur de Port-Gentil, «la dèche»
Focus sur une ville frappée de plein fouet par la crise pétrolière.
C’est un secret de polichinelle : la capitale économique, subit les affres de la crise financière, due à la baisse des prix du baril de pétrole. Jadis prospère, «Port-Gentil est aujourd’hui l’ombre d’elle-même», à entendre ses habitants.
Si la mairie essaie, tant bien que mal, d’entretenir les axes routiers de la ville et de minimiser les autres problèmes, il reste que les Port-gentillais, un peu moins de 150 000 personnes, broient du noir.
Au cours du meeting du président de la République, l’édile de la ville, Bernard Apérano, a vanté les réalisations du mandat finissant, se refusant à décliner les attentes et difficultés des populations. «Vous connaissez bien les doléances des Port-gentillais», a-t-il lancé au président de la République, au grand désarroi de ceux qui avaient misé sur lui pour mettre en exergue leur quotidien. «Je sais qu’en ce moment, Port-Gentil souffre. Avec la baisse du prix du pétrole, c’est une épreuve de plus qui est devant nous. Port-Gentil souffre, je le sais et je le sens», a répondu Ali Bongo.
Port-Gentil produisait environ les trois-quarts de la richesse du Gabon à travers l’activité pétrolière mais aussi le bois. La crise a contraint de nombreuses entreprises à procéder à des licenciements économiques ou définitifs voire à fermer. «C’est incroyable que le maire n’ait pas parlé de la situation des habitants de Pog (Port-Gentil – ndlr) au chef de l’Etat», s’est étonné un jeune homme, chaudronnier au chômage depuis quelques mois. Comme lui, le représentant du Collectif des licenciés de Baker Hugues Gabon SA n’a pas hésité à déclarer : «La situation de Port-Gentil est préoccupante». «Si le président de la République veut avoir Port-Gentil avec lui, il faut vraiment qu’il se penche sérieusement sur ce problème d’emploi. Parce que Pog est à 80 ou à 90% au chômage», a-t-il ajouté. Steeve Ngadi a affirmé que Baker Hugues Gabon SA comptait 130 employés locaux. «Aujourd’hui, il n’en reste pas plus de 10», a-t-il précisé, ajoutant : «Peut-être que j’exagère même. C’est quasiment le cas de la majorité des entreprises. S’ils n’ont pas été mis à la porte, ils sont au chômage technique avec moins de la moitié de leurs salaires».
Face à cette situation, la population ne sait plus à quel saint se vouer. «A Pog, on ne voyait jamais l’inscription «maison à louer»», a témoigné une dame. Pour elle, la cherté du loyer a obligé la plupart des familles à migrer vers les quartiers sous-intégrés ou à quitter définitivement la ville. «C’est dur ici. Un paquet de 10 bâtons de manioc coûte 10 000 francs. On a vu ça où», s’est-elle interrogée. «Vous savez, les gens sont venus au meeting. Ils ont applaudi. Mais ils ne sont pas contents», a renchéri un quidam. «Tout le monde fait dans l’hypocrisie. On ne dit pas la vérité au président de la République», a poursuivi un autre.
Au cours de la campagne qui s’annonce, les promesses risquent de ne pas passer à Port-Gentil. Exaspérées par la précarité et le chômage, les populations pourraient décider d’emprunter des voies inédites. «On a déjà vu et on voit tous les jours, les Port-gentillais sauront choisir leur président», a déclaré un habitant qui dit avoir fait son choix.
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«Vous savez, les gens sont venus au meeting. Ils ont applaudi. Mais ils ne sont pas contents», a renchéri un quidam. «Tout le monde fait dans l’hypocrisie. On ne dit pas la vérité au président de la République», a poursuivi un autre. »
POURQUOI VOUS VOUS PERMETTEZ LE CHOIX DE L’HYPOCRISIE pour aller ensuite pleurer sur votre sors qui lui est beaucoup plus préoccupant que celui de Jeffrey EMEKA Odjoukou même en cas de réelle défaite de sa part?
Arrêtez aussi un peu… vous fatiguez…
PS: un petit clin d’œil au portgentillais fidèle lecture de gabonreview qui se reconnaitra..
Je ne sais pas si nos « opposants » consultent ce site, et surtout s’ils voient nos posts. Si c’est le cas, je leur prie de prendre le temps de s’arrêter sur cette modeste contribution d’un membre du peuple qu’ils prétendent représenter. Si vous êtes vrais et sincères dans votre opposition; si la constitution représente réellement pour vous ce qu’il y a de plus sacré et de fondamentale dans notre existence républicaine; si vous vous êtes réellement convaincus que la candidature de monsieur Bongo est, au regard des dispositions de cette loi-mère, irrecevable, un conseil: RENONCEZ TOUS, AUTANT QUE VOUS ÊTES, A ALLER A CETTE ÉLECTION. Car vous présenter face à lui c’est être en contradiction avec vos convictions et donner raison à ceux qui vous voient de l’extérieur comme une opposition incompétente; Vous rendrez de fait sa candidature valable; Vous condamnerez les gabonais à subir ce régime violent, répressif et méprisant pour des décennies, avec en prime la concrétisation du projet de monarchisation du Gabon déjà en gestation. On a longtemps interpeller la communauté internationale sur crise sociopolitique qui couve dans notre pays; sa présence par le biais des observateurs internationaux, nous donne l’opportunité de les obliger de prêter attention, enfin à notre souffrance. Il faut que nos « opposants » renoncent à se présenter face à monsieur Bongo; le faire constater par ces observateurs en leur notifiant les raisons,et ils feront leur rapport. Monsieur Bongo restera donc au pouvoir sans avoir été élu, mais la communauté internationale sera dans l’obligation d’intervenir pour que les parties s’asseyent pour ce dialogue inclusif qu’on appelle de nos vœux. Il vaut mieux qu’il reste au pouvoir de cette façon plutôt que de lui donner l’occasion, en allant à cette élection, pour permettre que le candidat PDG passe en force comme d’habitude. A
moins que certains « opposants », dissidents du PDG, soient venus du côté de l’opposition avec la perspective de contrer cette éventualité jusqu’au boutiste, la seule qui soit salutaire en l’état actuelle des choses. Ils auraient donc anticipé cette solution radicale en envoyant de l’autre côté de manière à ce que leur candidat ait toujours des adversaires en face de lui. Mais j’ose croire en la bonne foi de ces messieurs ont, jusqu’à très récemment, mis toute leur énergie pour que le fils de défunt mentor arrive au pouvoir. Ceci dit l’histoire nous jugera. C’était juste une petite contribution d’un gabonais épris du changement d’ordre des choses dans son pays.
Gabonais=moutons
Les mêmes qui crient famines sont les mêmes qui courent derrière le PDG.
Ils font tout pour que tout le monde vive dans la misère.
Après cette euphorie, ils vont revenir squatter chez des parents et modir le PDG.
Foutez les a la porte. Mrd
Les port gentillais ont choisi de faire l’hypocrisie au détriment de leur misère. Alors, Continuez a souffrir en silence et c’est bien fait pour vous. Kiakiakiakia, pitié oooooooh.