La situation de la planète est critique, relève une lettre ouverte signée le 13 novembre 2017 par 15 000 scientifiques de 184 pays. Ces spécialistes du climat, des océans, des animaux, mais aussi chimistes et physiciens lancent un cri d’alarme pour sauver ce qui peut encore l’être sur la planète.

La situation de la planète est critique. © Novethic

 

Vingt-cinq ans après une première mise en garde d’une majorité de lauréats du prix Nobel, soit 1700 signataires, 15.000 scientifiques de 184 pays ont réitéré le 13 novembre dernier en marge de la COP 23, l’alerte face aux risques de déstabilisation de la planète, faute d’actions pour préserver l’environnement et les écosystèmes. Ce deuxième avertissement du genre publié dans la revue BioScience et intitulé «(mise en garde des scientifiques à l’humanité)».

Pour ces spécialistes de toutes les disciplines scientifiques sur la planète, les chiffres sont passés du rouge clair à l’écarlate. Dans leur manifeste, les signataires relèvent que les forêts ont perdu 1,2 milliard de km², le nombre d’animaux a chuté de près d’un tiers, les émissions de gaz à effet de serre battent des records, les températures grimpent de manière exponentielle.

La démographie quant à elle explose : +35% en 25 ans, l’eau se raréfie, les ressources par habitant ont chuté de moitié en 60 ans. «Et le pire est que l’on ne voit pas le bout du tunnel», s’est inquiété l’un des chercheurs signataires, Guillaume Chapron.

Ces situations occasionneraient en plus des dégâts actuels, des préjudices imminents ou potentiels, parmi lesquels la diminution de la couche d’ozone, la raréfaction de l’eau douce, le dépérissement de la vie marine, les zones mortes des océans, la déforestation, la destruction de la biodiversité, le changement climatique et la croissance continue de la population humaine.

«Nous avons déclenché un phénomène d’extinction de masse, le sixième en 540 millions d’années environ, au terme duquel de nombreuses formes de vie pourraient disparaître totalement, ou en tout cas se trouver au bord de l’extinction d’ici à la fin du siècle. Il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire», regrettent-ils.

Les signataires alertent sur l’absolue nécessité de changer radicalement notre mode de vie pour tenter d’inverser la tendance et sauver ce qui peut encore l’être sur la planète. Parmi les mesures encouragées : la limitation de la reproduction humaine (en diminuant drastiquement le nombre d’enfants par femme dans certaines régions du monde, à travers une sensibilisation et un meilleur accès à la contraception), le passage à une alimentation essentiellement végétale (la production de viande étant l’une des plus polluantes et gourmandes en eau et végétaux), la réduction drastique de notre consommation en énergies fossiles, la lutte contre les inégalités de richesse (afin de rétablir un système et un écosystème plus justes et équitables).

«Nous devons prendre conscience, aussi bien dans nos vies quotidiennes que dans nos institutions gouvernementales, que la Terre, avec toute la vie qu’elle recèle, est notre seul foyer», concluent-ils.

 

 
GR
 

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