Pillage et trafic illicite des biens culturels : Les pays de la CEEAC veulent endiguer le phénomène
La capitale gabonaise accueille du 12 au 16 décembre 2022, l’atelier sous-régional, sur les mécanismes de lutte contre le trafic illicite des biens culturels sous le thème : «Musées et lutte contre le trafic illicite des biens culturels en Afrique centrale». Prévues sur deux segments, technique et ministériel, ces rencontres de Libreville déboucheront sur l’adoption d’une déclaration sur le trafic illicite, la circulation, le retour et la restitution des biens culturels.
Du 12 au 16 décembre 2022, les professionnels du patrimoine, d’archives, de bibliothèques nationales et des musées, des agents des douanes et de la police des pays membres de la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), du Bénin et de la Côte-d’Ivoire, discuterons des moyens de lutter plus efficacement contre le trafic illicite des biens culturels, à travers des outils pertinents de lutte tels que la base de données des œuvres d’art volées d’Interpol et les listes rouges de l’organisation internationale des musées et des professionnels de musée (Icom).
Durant cinq jours, ces professionnels du patrimoine et des musées aux côtés des acteurs intervenant dans le circuit de l’importation et de l’exportation des biens culturels, policiers et douaniers auront l’opportunité de renforcer leurs capacités techniques et de partager les expériences sur des initiatives visant à interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels.
Cet atelier se veut une plateforme de mise en œuvre des actions de coopération régionale et internationale menées entre les États participants, l’Unesco et Interpol. « Pour nous Unesco, il est important d’accompagner le Gabon dans cette initiative, surtout que pour ce chapitre, il s’agit d’une initiative du niveau sous-régional qui donnera lui à des renforcements des réseaux opérationnels de lutte contre le trafic illicite des biens culturels, car les États, individuellement ne peuvent y parvenir. Il faut que les États se parlent. Il leur faut mettre en place des stratégies communes », a souligné l’administrateur du programme culture au bureau Unesco Gabon, le Dr Thierry P Nzamba Nzamba.
L’ouverture des frontières, la manipulation des conflits, la pauvreté, la misère, l’essor du marché de l’art sont autant de facteurs qui pourraient expliquer pourquoi le trafic d’œuvres d’art se situe en seconde place après celui de la drogue. De même que la faiblesse des politiques sectorielles existantes, l’insuffisance et l’inadéquation des ressources humaines dont disposent les structures en charge de la Culture ainsi que l’importance du secteur informel, constituent autant d’obstacles à la protection du patrimoine et à la promotion de la créativité.
« Nous souhaitons qu’à l’issue de ces travaux, des décisions fortes accompagnées d’encadrement juridique fort soient prises et que toutes les énergies se concentrent autour des différentes parties prenantes à cette lutte. Cela est important pour toute la sous-région », a désiré le directeur général du patrimoine culturel, Adrien Djiembi.
Le trafic illicite des biens culturels est une des activités criminelles transnationales les plus importantes et les plus lucratives. Il s’agit d’un crime international qui dépasse les frontières, car les objets volés sont souvent déplacés d’un pays à l’autre.
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