Pétrole : Serge Toulekima sort de la nappe
Dans un courrier adressé à notre rédaction, l’ancien directeur général revient sur sa démission de la société nationale des hydrocarbures, en novembre 2015.
Après son départ de Gabon oil company (Goc) en novembre 2015, l’ancien directeur général de la société est longuement revenu sur les motivations de sa décision. Dans un courrier adressé à notre rédaction, Serge Toulekima a, d’entrée de jeu, tenu à revenir sur l’état de santé de la société au 1er janvier 2014, moment où l’équipe dirigeante était parvenue à stabiliser la trésorerie. Celle-ci est passée au vert grâce à la réduction des charges mensuelles du champ d’Obangue, notamment. «Pour l’année 2013, la Goc avait un revenu net après impôts de 9 millions de dollars (près de 6 milliards de francs), et nous avions embauché une firme de vérification la plus digne de confiance (Deloitte) pour certifier notre compte d’entreprise», affirme Serge Toulekima.
Il rappelle que la société a été la première compagnie pétrolière nationale, sur le continent africain, à avoir exploité avec succès un gisement de pétrole dans les 2 ans de sa création. «Pour l’ensemble de l’année 2013, nous avons opéré à Obangue sans accidents, blessures ou événements catastrophiques : Ce fut un record», s’est-il réjoui.
Dans cet élan, la société a recruté 100 employés supplémentaires afin de maintenir la production sur le champ d’Obangue, après qu’Addax se soit retirée du site. «La même année, nous avons signé un contrat de service de deux ans avec le ministère du Pétrole, sur l’exploitation du champ jusqu’en juin 2015», a-t-il rappelé, avant de déplorer la décision unilatérale du ministère du Pétrole, de rétrocéder le champ d’Obangué à Addax, en janvier 2014.
«Au cours de la période de négociations entre le ministère du pétrole et Addax, la Goc n’a pas été impliquée, et encore moins informée de tous les détails», a décrié l’ancien patron de la Société nationale des hydrocarbures, qui avait demandé au ministère d’annuler ce contrat. Un accord qui, à en croire Serge Toulekima, a littéralement tué la Goc, «parce Obangue était la principale source de revenus pour l’entreprise», a-t-il expliqué. En outre, a-t-il poursuivi, «aucune compensation n’a été offerte à la Goc pour une telle rupture de contrat».
Une situation qui a littéralement plombé la société, au vu et au su de l’Etat, principal actionnaire, qui n’a pas daigné bouger le petit doigt. Pour essayer de redresser le navire, Serge Toulekima dit avoir à choisir entre deux options : une mise à pied massive des employés ou trouver une autre source de revenus pour éviter une mort prématurée de l’entreprise. «Ma décision était de poursuivre la deuxième option. Ce qui a entraîné un suivi rapide du développement du champ de la Remboue et l’acquisition du gisement Mboumba de Total Gabon», a-t-il argumenté. Malheureusement, sur la Remboue, les aspects économiques du projet ont été durement touchés par l’effondrement soudain du prix du pétrole. Sur le champ de Mboumba, par contre, «les négociations entre la Goc et Total Gabon, entre 2014 et 2015, ont été sabotées par le ministre du Pétrole, qui avait été extrêmement hostile à la Goc». «Le champ de Mboumba est juste l’un des nombreux cas où le ministre du Pétrole travaillait sans relâche pour empêcher la croissance de la GOC», a ajouté Serge Toulekima.
Après avoir planté le décor, il est revenu sur les motivations de sa démission. Notamment, un conseil d’administration de la Goc convoqué par le ministre de tutelle. «La réunion s’est conclue avec une décision de suspendre mon service pendant trois mois et de lancer un audit sur la société. Le lendemain, le ministre lui-même est venu au siège du Goc avec le directeur général intérimaire (…) pour m’humilier devant mon personnel», a révélé Serge Toulekima.
«Le même jour, il a appelé l’équipe de direction de la GOC à une réunion dans la nuit, et a lancé plusieurs menaces sur moi et mon personnel. Sans aucune ordonnance de justice, il a interdit à tout le personnel de quitter le pays (…) et de démissionner. Il a même interdit l’utilisation de l’anglais au sein de l’entreprise», a-t-il poursuivi. Serge Toulekima a par ailleurs évoqué la publication d’un communiqué de presse, lui attribuant des actes aussi graves que répréhensibles. «Ce communiqué de presse a été repris par plusieurs médias, qui à l’époque avaient donné lieu à de nombreuses menaces dirigées contre moi», a-t-il regretté.
Autant d’éléments qui ont contraint l’ancien patron de la Goc à quitter le navire. «Avec ma vie en danger et voyant l’audit lancé dans une chasse aux sorcières, j’ai pris la sage décision de démissionner et quitter le pays», a déclaré Serge Toulekima, qui espère que le ministre de l’époque aura le courage de publier «les conclusions véritables de l’audit et non pas les conclusions fabriquées». «Je n’ai eu aucun intérêt personnel dans les entreprises qui avaient reçu des contrats du gouvernement du Canada. Mes seules sources de revenus à la Goc étaient mon salaire mensuel et ma prime de rendement annuelle», a-t-il conclu.
3 Commentaires
Lorsqu’on se sent spolier, qu’on estime être dans ses droits, on reste se battre au pays. Votrz analyse n’engage que vous. Personne ici necvous croit. Vous le cousin du président de la république. Qui peut croire que votre vie était en danger ? On peut de retenue quand même. Lorsque les choses auraient changées a la tête de l’Etat, on vous poursuivra en justice. Soyez en sûrs. Profitez bien de vos derniers moments de liberté. Vous avez fait beaucoup de mal dans ce pays.
Oui,et?
Quand on parle il faut un point chute….
C est faux la Goc a été spolié et le ministre du petrol le n a fait que son devoir
Les dirigeants de la Goc se sont approprié l argent publique et se sont payé
Des biens appartements à Paris et comptes en banque
Des escros qui ont volés les salaires , détournés des fond comme le contrat avec Schlumberger
Et le contrat avec vitol