La major italienne ENI aurait trouvé un repreneur pour ses blocs D3/D4 sur lesquels elle a effectué la découverte gazière de Nyonié, en 2014. Deux options sont sur la table : la cession d’une partie des actions de la filiale gabonaise d’Eni ou un départ pur et simple du pays.

La société pétrolière Eni souhaite céder une partie des actions de sa filiale au Gabon, à défaut de quitter le pays. © worldoil.com

 

En plein bras de fer avec les partenaires sociaux, Eni aurait trouvé le moyen de se sortir de cette situation. La société italienne d’hydrocarbures aurait trouvé un repreneur pour ses blocs D3/D4 sur lesquels elle a effectué la découverte gazière de Nyonié, en 2014. «Les derniers détails des négociations avec un mystérieux partenaire devraient s’achever courant novembre. Deux options sont sur la table : la cession d’une partie des actions de la filiale gabonaise d’ENI ou un départ pur et simple du pays», a révélé Africa Intelligence dans un article publié le 8 octobre.

A l’époque de la découverte gazière, Eni estimait le gisement à près de 500 millions de barils équivalents pétrole, mais sept ans plus tard, aucun développement n’a été acté. Selon le premier site professionnel sur l’actualité politique et économique en Afrique, «les deux permis expirent en 2022 et il est donc indispensable pour Eni de rapidement trouver un partenaire avant le terme du contrat». D’autant que le climat social au sein de la filiale d’ENI à Libreville, où travaillent quinze salariés à plein temps, se dégrade de jour en jour.

«L‘Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) fait pression depuis 2019 –au moment où les premières rumeurs de départ ont circulé – sur la direction d’Eni pour imposer un bonus de « bonne séparation », dont bénéficieraient les salariés sur place mais la firme a continuellement nié, jusqu’à récemment, son souhait de partir du pays». En juillet 2021, les délégués du personnel avaient été approchés par la direction, qui les avait informés qu’elle travaillait à se séparer de cinq des quinze salariés et que trois autres seraient éventuellement envoyés en expatriation.

Par ailleurs, Enrico Tavolini, le directeur général de la filiale gabonaise depuis 2020, n’est pas sur place, mais basé en Italie, d’où il dirige également les affaires de son groupe au Kenya. Ce qui n’aide pas beaucoup à prévenir les frustrations et inquiétudes des salariés. Entreprise énergétique intégrée, Eni exerce ses activités dans 66 pays et compte plus de 32 000 salariés. La société ambitionne de jouer un rôle toujours croissant dans les activités d’exploration, production, transport, transformation et commercialisation du pétrole et du gaz naturel.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Rabi-Koula-Damier dit :

    D’un point de vue économique, ENI a totalement raison de partir car que représente la découverte Nyonie deep ( 500 million de barils de pétrole équivalent) [1] comparée à Baleine 1-X en Côte d’Ivoire (1,5 ~ 2 milliards de barils de pétrole en place et 1,8 ~ 2,4 mille milliards de gaz naturel) [2] ? C’est du pipi de chat tout simplement.

    Il est important ici de comprendre un fait : Les majors ont des quotas de production minimum dû à leur rang car les aigles volent plus haut que les pigeons ou les moineaux. ENI va revendre ca a une « petite » société qui cherche à se faire du cash flow.

    Si nos gens de la Gabon Oil Company (GOC) étaient malins, ils allaient s’associer avec le FGIS (Fond Gabonais d’Investissement Stratégique) pour une levée de fond et exploiter ce gisement eux-même. Ce n’est pas si difficile, il suffirait d’approcher la SONANGOL en Angola, la SONATRACH en Algérie, PEMEX au Mexique, ou PDVSA du Venezuela ils ont plus d’expérience dans ses domaines.

    L’histoire pétrolière de notre pays n’est pas finie, c’est juste la politique qui ne suit pas. Que l’on arrête de se comporter comme nos sœurs à Louis. Bien qu’il fait bonne renommée d’avoir des majors, je préfère encore 10 juniors qui font augmenter ma production journalière qu’une major qui essaie de faire une découverte qui va lui permettre de pomper au moins 150,000 barils/jour.

    Au fait, arrêtez de négliger Kosmos Energy, ils sont derrière les 10 plus grandes découvertes en Afrique de ces 10 dernières années (Jubilee, Greater Tortue) [3,4,5].

    Sources :
    [1] https://www.eni.com/en-IT/media/press-release/2014/07/eni-discovery-of-gas-and-condensates-in-offshore-gabon.html
    [2] https://www.eni.com/en-IT/media/press-release/2021/09/eni-announces-major-oil-discovery-block-ci-101.html
    [3] https://www.kosmosenergy.com/ghana/
    [4] https://www.kosmosenergy.com/mauritania/
    [5] https://www.kosmosenergy.com/senegal/

    • Goita dit :

      ENI s’attendait a trouver du pétrole avec son puits nyonie deep mais elle a trouvée du gaz, en plus c’est du tight gas . Si le Gabon veut vraiment prendre son envol, c’est de renforcer la GOC en recrutant les anciens gabonais de (Shell, Total, Perenco, etc..) qui mettront la fierté en national avant tout autre chose.
      500 MMBOE c’est 2.63 TCF ( trillion de pied cube de gaz) ce qui est alléchant pour un projet de LNG, surtout avec la profondeur d’eau qui rend le cout opérationnel faible. Toutefois, il faudra fracker pour l’exploiter, le projet sera t’il économique? Je pense que c’est la raison pour laquelle ENI ne se lance pas sur ce projet

  2. isidore dit :

    « L’histoire pétrolière de notre pays n’est pas finie », dixit Rabi-Koula-Damier. D’accord avec vous. Mais où vont les milliards d’euros ou de dollars de notre pétrole ? Depuis notre indépendance, où voyez-vous les retombées positives de cette manne pétrolière du Gabon ? On a plutôt l’impression que le Gabon est un pays extrêmement pauvre, sans ressources naturelles. Pire encore quant on sait qu’il n’est peuplé que d’a peine 1500000 habitants. Beaucoup de richesses pour rien, si ce n’est que pour quelques privilégiés qui, vivant sur un nuage avec tous ces biens détournés, ne voient même plus la misère des autres propriétaires des mêmes richesses.

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