Perspectives économiques : «La dette du Gabon autour de 55% du PIB», selon Gomez Agou du FMI
Sollicitée par le Représentant du Fonds monétaire international (FMI) au Gabon, Gomez Agou, l’Assemblée nationale a abrité, le 15 novembre, la présentation du Rapport semestriel sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne. Un accent a été mis sur le Gabon qui s’active actuellement à la relance de son économie après la récession et une dette se situant désormais autour de 55% du PIB.
Journée d’échanges interactifs organisée par le Fonds monétaire international (FMI), le 15 novembre a été l’occasion pour cette institution de Bretton Woods d’exposer, devant les représentants des deux chambres du parlement, les données du Rapport semestriel sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne.
«Alors que les années 2000 avaient présenté un visage radieux pour le continent, avec de nombreux progrès économiques et sociaux et des taux de croissance enviables un peu partout en Afrique, les évènements de ces dernières années ont plutôt mis du plomb dans l’aile des économies de nos pays», a rappelé le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi à l’ouverture de la séance.
Alors que les économies d’Afrique subsaharienne peinent à se relever de la récession de 2020 induite par la pandémie du Covid-19, la région est maintenant confrontée à de nouveaux défis économiques, exacerbés par le conflit russo-ukrainien. L’an dernier, l’activité avait pourtant fini par rebondir, ce qui a porté la croissance du PIB à 4,7 % en 2021. En revanche, en 2022, elle devrait ralentir fortement de plus d’un point de pourcentage, à 3,6 %, selon ce document présenté.
En effet, le ralentissement de l’économie, un resserrement des conditions financières et une hausse spectaculaire de l’inflation à l’échelle mondiale se propagent à cette région déjà éprouvée par une série ininterrompue de chocs. Le Rapport fait donc noter que «le renchérissement des produits alimentaires et de l’énergie pénalise les populations les plus vulnérables de la région, tandis que la dette publique et l’inflation se situent à des niveaux inédits depuis des décennies».
«La dette du Gabon est autour de 55% du PIB».
Concernant la dette publique, peut-on relever dans ce document, «l’endettement de la région s’approche à présent à des niveaux observés pour la dernière fois au début des années 2000, avant que l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés n’ait produit ses effets, mais avec une composition différente». Le texte précise que «dix-neuf des 35 pays à faible revenu de la région sont en situation de surendettement ou présentent un risque élevé de surendettement. Sur les dix autres pays d’Afrique subsaharienne, trois ont affiché des écarts de plus de 1000 points de base à un moment ou à un autre durant les six derniers mois (Angola, Gabon, Nigéria)».
Concernant le Gabon principalement, Gomez Agou indique que «lorsqu’en 2021, nous faisions le programme du FMI, on souhaitait réduire la dette du pays de 78% à 70% du PIB en 2024. En 2022, le pays a déjà sa dette bien en deçà de cet objectif». «La dette du Gabon est autour 55% du PIB. Cela signifie qu’il y a eu un renforcement notable de la qualité de la situation financière du pays en lien avec une politique budgétaire relativement prudente, mais surtout aidée avec la hausse du prix du pétrole», a-t-il fait savoir.
En termes de projection de la croissance, le Gabon a enregistré 1,5 en 2021 ; 2,7 en 2022 et pourrait atteindre les 3,7% de croissance du PIB en 2023.
Le rapport préconise que les dirigeants doivent surmonter des crises socioéconomiques urgentes dès qu’elles surviennent, tout en s’efforçant aussi de réduire les facteurs de vulnérabilité face aux futurs chocs, ce qui renforcera la résilience. «À terme cependant, une croissance de qualité s’avérera indispensable pour la stabilité et la prospérité de la région, et les mesures prises devront créer les conditions d’une reprise durable, ce qui aidera les pays à se mettre hors de danger», recommande le rapport.
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