Permis de conduire : un nouveau souffle pour la Direction nationale des examens ?

Nommée directrice intérimaire de la Direction nationale de l’examen du permis de conduire, Valérie Shoshana Ondo a pris les commandes avec l’intention d’apporter du renouveau. Son ambition : remettre de l’ordre dans une machine grippée et rétablir la confiance avec les acteurs du secteur, notamment les auto-écoles. Cependant, si elle veut avancer, elle devra faire face aux résistances et un ex-directeur qui s’accrocherait encore au siège conducteur.

L’obtention du permis de conduire sera-t-elle mieux encadrée ? © GabonReview

À peine une semaine après son arrivée à la tête de la Direction nationale de l’examen de permis de conduire, Valérie Shoshana Ondo a initié une rencontre avec les principaux acteurs du domaine, en particulier les promoteurs d’auto-écoles. A l’occasion, elle a exprimé son ambition d’instaurer un climat de confiance et de renforcer la collaboration entre tous les maillons de la chaîne. L’objectif affiché étant d’améliorer le processus d’obtention du permis de conduire et rétablir la transparence dans son attribution. Les professionnels du secteur ont salué cette volonté de changement, à travers des réformes structurelles longtemps espérées.

Parmi elles, l’obligation pour les auto-écoles d’effectuer leurs paiements directement au Trésor public pour toute demande de permis et la révision du fonctionnement de la commission des examens, jugée jusqu’ici inadaptée aux réalités du terrain. En clair, une refonte de la commission des examens, réputée jusqu’ici aussi opaque qu’un pare-brise embué, et une opportunité d’assainir des pratiques que les professionnels dénoncent depuis longtemps. Mais aussi, des ambitions qui se heurteraient à certaines résistances internes. Certaines indiscrétions assurent que l’ancien directeur, désormais directeur général adjoint de l’Agence gabonaise de santé alimentaire (AGASA), conserve toujours l’accès aux bureaux et au secrétariat de son ancienne fonction.

Selon des sources concordantes, Guy Bertrand Oscar Mapangou, refuserait de remettre les clés, prétextant qu’il nommerait lui-même son successeur à qui il daignera enfin remettre les précieuses clés. Un comportement qui laisse perplexe : aurait-il confondu son bureau avec une concession automobile ? Valérie Shoshana devra en tout cas, tourner entre cet ex-directeur qui s’accrocherait encore au siège conducteur et les résistances internes. Elle se dit néanmoins déterminée à mener à bien sa mission.

Forte de plus de vingt ans d’expérience au ministère des Transports, dont sept en tant que directrice adjointe du Centre national du permis de conduire, elle dit mettre son expertise au service de cette transition. Elle connaît donc la route et ne compte pas céder aux manœuvres d’intimidation. Si les défis restent nombreux, elle, entend bien passer la vitesse supérieure. Un tournant décisif pour la gestion du permis de conduire et redonner confiance aux professionnels du secteur ?