PDG : Onanga Y’Obegue & Cie instaurent un Directoire provisoire de redressement
Alors que l’ex-parti au pouvoir a tenu son 13e congrès extraordinaire le 30 janvier 2025, avec pour principaux enjeux la révision des statuts adoptés en septembre 2008 et la composition d’un nouveau directoire, Ali Akbar Onanga Y’Obegue et certains cadres de la même formation politique ont annoncé, ce vendredi 31 janvier, la mise en place d’un Directoire provisoire de redressement du Parti démocratique gabonais (PDG). Une initiative qui, selon eux, s’appuie sur les statuts révisés du 12 mars 2022. Parviendront-ils à s’imposer face à une direction en place les yeux rivés sur les prochaines élections ?
Si pour certains le Parti démocratique gabonais (PDG) tente de tourner la page Ali Bongo depuis le 7 mars 2023, pour d’autres comme Ali Akbar Onanga Y’Obegue, l’ex-parti au pouvoir traverse une crise institutionnelle inédite depuis ce jour-là. Si pour eux un directoire provisoire était mis en place pour relancer le parti après la déchéance d’Ali Bongo, pour lui il s’agissait d’une prise de pouvoir illégale par certains cadres du parti, en violation des statuts en vigueur. «Face à cette situation, de nombreux cadres et militants se sont insurgés contre cette dérive et ont tenté par tous les moyens statutaires disponibles de rétablir la légalité», ont fait savoir, dans un communiqué officiel, Ali Akbar et ses alliés décrivant des tentatives vaines.
Un retour à la légalité revendiqué
«En conséquence, nous avons engagé des procédures formelles allant jusqu’à notifier par voie d’huissier au directoire provisoire illégitime son obligation de se retirer. Cette sommation, pourtant légitime et fondée en droit, a été ignorée», ont-ils ajouté estimant qu’ils ont «poussé leur forfaiture à un niveau supérieur» en convoquant un congrès extraordinaire le 30 janvier 2025, sur la base des anciens statuts de 2008, alors que ceux-ci ont été successivement révisés en 2010, 2013, 2017 et 2022. Brandissant un souci de sauvegarde des institutions et du respect des textes fondamentaux du PDG, Ali Akbar Onanga Y’Obegue et ses alliés ont annoncé la création d’un Directoire provisoire de redressement.
Cette instance qualifiée d’exceptionnelle et transitoire, a pour mission de rétablir l’ordre et de garantir le respect des statuts révisés en décembre 2022. «Nous ne nous inscrivons pas dans une logique de confrontation, mais dans une démarche de restauration de l’ordre, de protection des droits des militants et de préservation des principes fondateurs du PDG», ont-ils déclaré dans un communiqué officiel. Dans cette démarche, ils lancent un appel solennel à leur Distingué camarade président du parti, Ali Bongo, qu’ils considèrent comme le seul détenteur légitime de l’autorité statutaire.
Appel à Ali Bongo
Ils l’exhortent à désigner une direction légitime pour organiser un congrès de restructuration ; annuler toutes les décisions du directoire provisoire illégal depuis le 7 mars 2024 et faire respecter les statuts révisés de 2022. «L’histoire vous regarde, Distingué camarade président. Ce moment est crucial pour l’avenir du PDG», ont-ils dit à un Ali Bongo qui avait pourtant annoncé son retrait définitif de la vie politique. Ce, en soulignant que laisser prospérer l’illégalité risquerait de fragiliser le parti et d’accentuer les divisions internes. Alors que le parti se projette déjà vers les prochaines échéances électorales, la mise en place de ce directoire provisoire de redressement ravivera-t-il les tensions internes ?
Le directoire provisoire se compose de quatre personnes dont Ali Akbar Onanga Y’Obegue qui occupe le poste de secrétaire général, et trois secrétaires généraux adjoints Arthur Benga Ndjeme, Noé Mesmin Kondodo et Sylvestre Zue Ndoutoumou. Ce mouvement contestataire réussira-t-il à s’imposer ou sera-t-il marginalisé par la direction en place ? Si l’issue de ce bras de fer demeure incertaine, le PDG traverse une période charnière qui déterminera son avenir politique.
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