L’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) vient de relancer la reprise des observations des gorilles de l’Ouest au parc national de Loango. Une activité facturée à 300 000 francs l’heure, car censée permettre de récolter des fonds pour la protection de cette espèce menacée d’extinction et développer un tourisme de niche.

Le parc national de Loango a repris l’activité d’observation des gorilles par les touristes, suspendue depuis deux ans à cause de la crise sanitaire. © D.R.

 

Après deux années d’interruption du fait du Covid-19, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) reprend petit à petit les activités touristiques au Parc national de Loango, à 300 km au sud de Libreville. L’ANPN a ainsi relancé la reprise des observations des gorilles de l’Ouest et espère que cette espèce «emblématique» servira de «produit d’appel» pour relancer le tourisme.

«Le tourisme est une stratégie de conservation bénéfique pour les gorilles», a confié le manager du projet «Gorille Loango» au média bluewin.ch. Selon Koro Vogt, le gorille baptisé Kamaya et son groupe d’une dizaine d’individus sont habitués à l’être humain. C’est le fruit d’un long travail mené par une équipe de pisteurs et scientifiques dans le but de collecter des données, obtenir des fonds pour la protection de cette espèce menacée d’extinction et développer un tourisme de niche.

En effet, passer une heure avec Kamaya et sa famille coûte 300 000 francs CFA, sans compter l’accès au site et l’hébergement. «Le prix reste largement inférieur à ceux pratiqués pour voir les gorilles des montagnes en Ouganda ou au Rwanda. Il génère aussi des revenus pour le fonctionnement des zones protégées qui garantissent un lieu sûr pour l’animal», a souligné Koro Vogt.

845 observateurs de gorilles entre 2016 et 2020

S’étendant sur une superficie de 155 000 hectares, le parc national de Loango abrite une faune remarquable. Ces animaux exceptionnels trouvent en ces lieux une grande diversité de paysages (plages, mangroves, marais, savanes et forêts) dans lesquels ils peuvent se nourrir et se reproduire, sous la protection d’écogardes. Cette aire protégée est l’un des sanctuaires des gorilles de l’Ouest.

Leur population est estimée à 360.000 individus dans six pays d’Afrique centrale, avec environ un quart au Gabon, dont près de 1500 dans le parc de Loango. Des études scientifiques de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste, spécialisé notamment dans les grands singes, estiment toutefois que le nombre de gorilles de l’Ouest baisse de 3% par an à cause de la destruction de leur habitat, du braconnage et des maladies.

«Pour préserver les gorilles, nos gardes patrouillent dans les parcs nationaux pour réduire les activités illégales et attraper les braconniers», a expliqué secrétaire exécutif de l’ANPN. «Cette espèce emblématique du Gabon est aussi un produit d’appel pour les visiteurs étrangers. Le développement de l’écotourisme est au cœur de notre stratégie», a dévoilé Christian Tchemambela. De juin 2016 jusqu’au début de l’année 2020, 845 touristes ont pu observer les gorilles au parc national de Loango.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. SERGE MAKAYA dit :

    « …Une activité facturée à 300 000 francs l’heure, car censée permettre de récolter des fonds pour la protection de cette espèce menacée d’extinction et développer un tourisme de niche… »

    OU PLUTÔT SE REMPLIR PLEIN LES POCHES ? MOI JE NE CROIS PLUS AUX DIRIGEANTS DE CE PAYS, MÊME SI A LA TÈTE DE CE MINISTÈRE IL Y A UN BRITISH (être britannique ne veux pas dire qu’on a les mains propres)

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