Une rencontre secrète entre le général Oligui Nguema, président de la transition gabonaise, et plusieurs membres de la famille Bongo a eu lieu mi-mai dernier. Au cœur des négociations : la libération de certains proches de l’ancien président en échange de la cession d’une partie de leurs biens, tandis que se profile la possibilité d’un exil du couple présidentiel déchu au Maroc.

Le palais du bord de mer à Libreville. © afriquemagazine

 

Le président de la transition gabonaise, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, a récemment tenu une réunion confidentielle avec plusieurs membres de la famille Bongo Ondimba. La rencontre, qui s’est déroulée le 17 mai au Palais du bord de mer à Libreville, a réuni Noureddin Bongo-Valentin, Sylvia Bongo Ondimba, Bilal et Jalil Bongo Ondimba, ainsi qu’Ali Bongo Ondimba, qui a participé par téléphone depuis sa résidence de La Sablière. Pascaline Bongo Ondimba, la sœur aînée d’Ali, était également présente à distance par téléphone.

Selon les informations exclusives obtenues par le journal panafricain Jeune Afrique, cet entretien avait pour but de négocier la libération de certains membres de la famille Bongo en échange de la cession d’une partie de leurs biens. «Oligui Nguema s’est adressé à tous les membres de la famille Bongo, leur demandant de céder un certain nombre de biens en échange de leur liberté», rapporte Jeune Afrique. Parmi les possessions visées figureraient notamment «des parts dans plusieurs sociétés pétrolières».

La défense de la famille Bongo, assurée par Me Gisèle Eyué Bekale au Gabon et par une équipe dirigée par François Zimeray et Jessica Finelle en France, aurait préparé les actes de transfert des biens, mais «la présidence ne leur a fait, pour le moment, aucun retour», précise le journal. Les avocats des Bongo demandent l’abandon des charges retenues contre leurs clients, accusés notamment de «haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active et trafic de stupéfiants».

En parallèle, ils tentent de négocier le départ définitif du pays de l’ancien couple présidentiel. «Ali Bongo Ondimba et son épouse pourraient choisir de vivre leur retraite anticipée au Maroc, où ils disposent d’une luxueuse villa située dans la Palmeraie, à Marrakech», indique Jeune Afrique, soulignant les «excellentes relations» qu’entretiennent l’ancien président gabonais et le roi Mohammed VI.

Il est également révélé que plusieurs personnalités ont assisté à cette rencontre, parmi lesquelles l’ancien ministre Ernest Mpouho Epigat, aujourd’hui questeur au Conseil économique, social et environnemental de la Transition, ainsi que des membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dont le commandant Davy-Steve Yalis, directeur général des Services spéciaux, le général Yves Barassouaga, commandant en chef de la gendarmerie nationale et conseiller spécial du CTRI, et le lieutenant-colonel Lucamar Ankama.

La rencontre met en lumière les tensions qui persistent entre le nouveau pouvoir gabonais et la famille Bongo, près d’un an après le coup d’État qui a renversé Ali Bongo. Si les négociations en cours semblent ouvrir la voie à un possible exil de l’ancien président et de ses proches, leur avenir est en tout cas suspendu aux décisions du général Oligui Nguema et du CTRI.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. messowomekewo dit :

    C’est trop facile, ils ne peuvent pas s’en tirer aussi facilement, après tout le mal que cette famille de m..de a fait à ce pays; ils faut qu’ils rendent des comptes de la gestion calamiteuse du pays. Que cela serve d’exemple à tous ceux qui pensent qu’être président de la république est synonyme de disposer d’un permis de tuer. M.OLIGUI aurait tort de négocier ces choses en catimini, c’est au peuple gabonais de décider du sort qui doit être réservé à ces gens, ils ont semé la mort et la désolation dans des familles, il est temps qu’ils en répondent.

  2. Akoma Mba dit :

    Qu’ils restituent tout ce qu’ils ont pillé et foutent le camp. Les mettre en prison ne va pas faire revenir nos morts. Ali Bongo n’est-il pas en train de payer ici bas tout le mal qu’il a fait?Soyons humains

  3. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Tout a fait d’accord avec toi Mr MESSOWOMEKEWO. Je voudrais souligner à l’endroit du CTRI et son chef que cette réunion et ses conclusions est l’ouvre du CTRI, imaginons que ce comité ne soit plus au pouvoir en 2025(date supposée des élections) quelles sont les dispositions en l’espèce pour contraindre « les BONGO » à ne pas remettre en cause la punition infligée ?

    D’autres part, les paragraphes 3 et 5 expose l’un le désir des « coupables » d’être lavés des accusations cités et l’autre fait référence aux « ressources humaines » ayant assistées à la réunion. Une phrase est très très illustrative pour résumer le mélange des genres réservé à cette initiative je cite :  » leur avenir est en tout cas suspendu aux décisions du général Oligui Nguema et du CTRI « . Amen.

Poster un commentaire