En septembre dernier, la mission du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) a été prolongée de trois années supplémentaires. Elle ira désormais jusqu’en 2027. Représentant spécial du Secrétaire général (SG) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour l’Afrique centrale, Abdou Abarry s’est entretenu, le 3 décembre à Libreville, avec les journalistes. Occasion pour le chef de l’Unoca de faire le point sur les activités menées ces derniers mois, d’évoquer les progrès, les défis, les perspectives et les attentes en matière de paix et de sécurité dans les pays où il a mandat.

Le Représentant spécial du SG de l’Organisation des Nations Unies (Onu) pour l’Afrique centrale, Abdou Abarry, le 3 décembre à Libreville. © GabonReview

 

La situation dans les pays couverts par le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) a été abordée, le 3 décembre, lors de la conférence de presse animée par le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour l’Afrique centrale.  Chef de ce Bureau, Abdou Abarry a évoqué l’importante activité que menée ces derniers mois, ainsi que les défis auxquels fait face l’Afrique centrale. La rencontre avec les journalistes intervient à quelques jours de son rendez-vous au Conseil de sécurité, mais aussi après la 58e session ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC). À l’ONU, il présentera, le 13 décembre, le 27e rapport du Secrétaire général sur la situation dans la sous-région.

Aider à pérenniser la paix

Si la mission de l’Unoca a été prorogée en Afrique centrale, c’est que l’un des objectifs est de suivre la situation politique et les conditions de sécurité dans la région et de mener des missions de bons offices au nom du SG en vue de prévenir et de résoudre les conflits, d’aider à pérenniser la paix et de conseiller le Secrétaire général et les entités des Nations Unies présentes dans la région sur les questions relatives à la pérennisation de la paix en Afrique centrale.

Pour cette mission de bons offices, le chef de l’Unoca indique le Conseil de sécurité leur demande en particulier «de renforcer la vigilance dans les pays en proie à une crise électorale ou institutionnelle ou à un conflit violent». Et dans ces domaines, Abdou Abarry assure que son organisation est «constamment en état d’alerte» et qu’ils mènent «chaque fois que cela est nécessaire, des actions visant à empêcher l’apparition, l’aggravation ou l’extension de certaines tensions ou des conflits dans des pays» relevant de leur mandat.

Ainsi, l’Unoca a contribué à promouvoir un climat apaisé lors des processus électoraux conduits entre 2023 et 2024. «Comme d’habitude, nous travaillons avec toutes les parties prenantes afin que les échéances électorales prévues dans les pays de la sous-région avant la fin de cette année et en 2025 se tiennent dans les mêmes conditions et répondent aux attentes des citoyens, notamment en termes de transparence et d’inclusivité», déclaré le chef du Bureau de l’Unoca qui mène donc une «diplomatie préventive».

Des inondations meurtrières, touchant plus de 3,2 millions de personnes

Les journalistes face au chef du Bureau de l’Unoca. © Unoca/Ousmane Drabo

Alors que les changements non constitutionnels ont de plus en plus cours dans la région Afrique centrale, le Représentant du SG de l’ONU a salué «l’engagement des dirigeants de la sous-région qui ne cessent de prendre des initiatives pour trouver une réponse durable à ce phénomène». Et l’Unoca s’engage à soutenir la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) dans cette dynamique.

L’Unoca œuvre aussi pour le renforcement des capacités sous-régionales pour la prévention des conflits et la médiation dans les pays de la sous-région, en prêtant dûment attention aux principes posés dans la Charte des Nations Unies, y compris les droits humains et la question du genre.

De ce fait, Abdou Abarry rappelle que «les défis sécuritaires posés par la piraterie maritime, l’expansion des groupes armés et des activités terroristes dans le bassin du lac Tchad, les tensions et les crises persistances dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest du Cameroun, ainsi que la situation à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC)» interpellent, ainsi que «les impacts négatifs du changement climatique sur la paix et la stabilité». «Sur ce dernier aspect, je tiens à signaler que depuis le début de l’année 2024, presque tous les pays d’Afrique centrale ont été frappés par des précipitations intenses et des inondations meurtrières, touchant plus de 3,2 millions de personnes», a déclaré le chef du Bureau de l’Unoca, soulignant que ces événements climatiques extrêmes ont causé des pertes en vies humaines, détruit des infrastructures essentielles et déplacé des milliers de familles, exacerbant ainsi les tensions sociales et économiques dans la sous-région.

Agir assez rapidement pour soulager les victimes

Évoquant le Tchad, le Représentant du SG de l’ONU, qui s’est récemment dans ce pays avec son collègue de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, parle de «situation alarmante dans laquelle vivent les déplacés ainsi que, celle aussi préoccupante, des centaines de milliers de réfugiés fuyant la crise au Soudan».

Comme au Cameroun, en RDC et en RCA, «le poids humanitaire est dur à supporter surtout lorsque les ressources deviennent de plus en plus rares». Il invite donc la communauté internationale à agir assez rapidement pour soulager les victimes.

Le sommet extraordinaire de la CEEAC prévu en février 2025 à Malabo (Guinée équatoriale) sera, selon lui, une opportunité cruciale pour définir des réponses régionales à crises humanitaires et climatiques qui n’épargne aucun pays de l’Afrique centrale.

S’agissant du dernier scrutin référendaire au Gabon, Abdou Abarry a dit son satisfécit pour le processus ayant permis à toutes les parties d’avoir accès aux médias afin de défendre leur posture. Il a enfin salué l’action des journalistes et des médias. Ce, d’autant qu’ils se doivent d’être des acteurs de maintien de la stabilité et de paix à travers leur travail basé sur l’éthique et la déontologie.

 
GR
 

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