Le black-out de onze heures sur le Grand Libreville, dans la nuit du 24 au 25 octobre, avec interruption de l’alimentation en eau potable par endroits, s’explique. Dans une interview-vérité accordée au journal L’Union, le ministre de l’Energie a décliné la situation réelle des infrastructures, souvent en phase de dégradation. Les investissements faisant défaut pour l’heure, Bilie-By-Nze a demandé, aux populations toujours sur le qui-vive, un peu de patience pour un retour à une qualité de service optimale.

Le ministre de l’Energie, Alain-Claude Bilie-By-Nze. © D.R.

 

«Le retour à une qualité de service optimale pourra prendre un peu plus de temps car cela nécessite des investissements», a expliqué le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques, après l’incident de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) sur le réseau électrique avec une incidence sur celui de l’eau. Ces investissements, selon Alain-Claude Bilie-By-Nze, concernent aussi bien le renouvellement, l’accroissement de l’outil de production et de distribution que la maintenance des équipements. «La situation vécue ces derniers jours étant, il faut le dire, la résultante du manque d’investissement dans le secteur ces 20 dernières années», a poursuivi le membre du gouvernement.

La privatisation du secteur, une fausse bonne idée

Trois ans après la rupture du Gabon avec le géant français de l’eau Veolia, Bilie-By-Nze assure «qu’il est difficile voire impossible de rattraper un tel retard en si peu de temps», d’autant plus qu’un bon nombre d’ouvrages de production sont en fin de cycle. Ce qui implique leur renouvellement total et l’adoption d’un plan d’investissement devant combiner les ressources propres de la SEEG, l’apport de l’Etat et du secteur privé. Sans cette combinaison, indique le ministre d’Etat, le pays pourrait d’ailleurs être exposé à des situations d’une plus grande ampleur. «Un peu de patience donc», a requis le ministre de l’Energie selon qui, depuis le départ de Véolia plus de 140 milliards de francs CFA ont été mobilisés par l’Etat pour renforcer la distribution de l’eau et de l’électricité dans le pays.

«Souvenons-nous que la privatisation du secteur avait été présentée comme la solution miracle. 25 ans après, chacun peut apprécier le résultat», a ironisé Alain-Claude Bilie-By-Nze selon qui le gouvernement va se «hâter lentement» pour optimiser les services d’eau et d’électricité. Alors que parallèlement le monopole de la SEEG est décrié par les populations, il affirme que la libéralisation du secteur est en marche. Le gouvernement aurait opté en la matière, pour une «politique des petits pas» du fait de la sensibilité du secteur. Dans cette démarche, s’inscrirait l’ouverture du segment de la production à la concurrence, d’ailleurs à l’origine de la création de la Société du patrimoine.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. diogene dit :

    Véolia a versé 800 milliards à l’état pour la réhabilitation et l’extension du réseau qui ont été bouffé…
    Par qui ?

  2. UDFR dit :

    de l’argent versé dans les égouts du clan au pouvoir, certainement pas dans les infrastructures ….

  3. Lavue dit :

    Tant qu’on confiera notre destin aux Français, faut rien en attendre de bon. Mais peut-on faire autrement? Des cancres Africains acceptent de devenir les frères des Blancs venus en Afrique depuis la nuit des temps juste pour les exploiter. On se retrouve dans des machins comme la Franc-maçonnerie, la Françafrique, et on se laisse convaincre que ces Blancs nous sont plus frères que nos parents. Ce manque de repère propre à la construction d’un idéal en phase avec nos réalités conduit aux désordres dans lesquels on patauge depuis les pseudo-indépendances. L’exploitation change simplement de forme, mais l’objectif reste le même. Nos dirigeants actuels sont les premiers complices des maîtres Français, qui en contrepartie leur garantissent une longévité sans limite à la tête des pays qu’ils contrôlent à travers eux. Là est le fond du problème.

    Avec à peine 2 millions d’habitants un pays pétrolier pendant plus de plus de 50 ans n’arrive pas à résoudre des simples problèmes d’électrification.
    Quand on ne vaut rien, faut le reconnaître. Renvoyez à chaque fois la faute sur autrui est un signe de faiblesse, faut apprendre à se regarder en face. De OMAR à ALI on baigne depuis au moins 30 ans dans un pilotage à vue. Rien de durable et de sérieux n’est planifié et exécuté à terme. On est dans une médiocrité permanente. A l’image de ceux qui dirigent.

  4. Désiré dit :

    Oh, La belle montre de Billie !

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