Opiangah était-il le président pressenti de l’après-CTRI ?

Les admonestations de Wilfried Okoumba sur les ambitions présidentielles d’Hervé-Patrick Opiangah donnent une nouvelle dimension à la crise qui secoue la transition gabonaise. «Tu veux devenir président de la République», a lancé l’activiste au leader de l’UDIS, aujourd’hui en cavale. Une accusation qui, mise en perspective avec la mystérieuse déclaration d’Opiangah – «Ce n’est pas comme ça qu’on s’était entendu» – laisse entrevoir un plausible accord politique rompu entre le chef du CTRI et celui qui était peut-être pressenti pour lui succéder. Fantasme ? Simple spéculation ?

Hervé Opiangah, «Tu as mis en péril de nombreux emplois, sur l’autel de la politique, parce que désormais tu veux devenir président de la République», dixit Wilfried Okoumba Kamitatou Lénine d’Andjogo. © GabonReview
Fantasme ou accord brisé ? Opiangah a-t-il voulu être président du Gabon ou veut-il l’être ? L’interrogation émerge après l’enregistrement audio de Wilfried Okoumba, diffusé au lendemain de la déclaration d’Opiangah. Dans celle-ci, l’homme politique nie les accusations sur ses supposées mœurs et pointe un différend personnel avec Oligui, dont lui seul et le président de la transition détiendraient la clé. «Le problème, c’est le général Oligui Nguema et moi-même qui le connaissons», a déclaré l’homme d’affaires et président de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS). Cependant, prononcée durant la dernière campagne référendaire, une autre phrase d’Hervé Patrick Opiangah à l’attention de Brice Oligui Guema résonne particulièrement : «Ce n’est pas comme ça qu’on s’était entendu.»
La déclaration sibylline mérite un peu plus d’attention. Un œil dans le rétroviseur de la Transition ramène aux promesses post-coup d’État du chef du CTRI : restauration des institutions, organisation d’élections, retour du pouvoir aux civils. Opiangah se voyait-il incarner ce futur civil ? Était-il le choix pressenti des conjurés du 30 août 2023 ? Un accord tacite existait-il entre lui et Oligui Nguema ?
Les récents événements et déclarations suggèrent cette hypothèse, notamment les propos de Wilfried Okoumba à l’adresse d’Hervé Opiangah : «Tu as mis en péril de nombreux emplois, sur l’autel de la politique, parce que désormais tu veux devenir président de la République». Et d’insister : «Mais tu veux être président ! Tu as un parti politique. Fais ta politique sur le terrain. Présente-toi au lieu de passer ton temps à raconter des choses qui n’existent pas».
Qu’en sait donc Okoumba ? Quelle crédibilité accorder aux reproches qu’il fait à Opiangah ? L’ancien directeur du journal Le Crocodile, alias Kamitatou Lénine d’Andjogo, n’est pas un simple activiste. Fils ‘’officiel’’ d’un ancien ministre des Finances d’Omar Bongo, Okoumba cultive des relations privilégiées avec l’élite du Haut-Ogooué. Ces connexions avec les cercles du pouvoir pourraient expliquer sa connaissance des aspirations présidentielles d’Opiangah et du conflit qui en découle avec Brice Clotaire Oligui Nguema.
Dans un pays où diriger un parti politique rime souvent avec ambitions présidentielles, pourquoi celles d’Opiangah, fondateur de l’UDIS, déclenchent-elles une telle tempête, le contraignant à la fuite ? À la lumière de ces éléments, sa phrase «ce n’est pas comme ça qu’on s’était entendu» prend une dimension nouvelle.
Au-delà du cas Opiangah, cette affaire illustre, les premières fissures d’une transition militaire qui peine à masquer ses contradictions. Entre arrangements secrets et ambitions déçues, le CTRI semble s’éloigner de ses engagements démocratiques initiaux. La traque de celui qui, dans le secret complotiste, fut peut-être un présidentiable désigné révèle surtout la fragilité des alliances post-coup d’État. Si d’aventure la chasse à l’homme actuelle vise à faire taire des vérités compromettantes sur les tractations en coulisses, elle démontre surtout que la restauration promise des institutions civiles pourrait n’être qu’un mirage de plus dans le désert démocratique gabonais. Le véritable enjeu n’est peut-être plus de savoir qui succédera à Oligui, mais combien de temps le pouvoir militaire continuera de jouer cette partition démocratique qui génère de plus en plus de questions.

8 Commentaires
Toutes ces remises en cause pour Opiangah? Nous ne sommes pas naïfs : nous savons que les promesses, en particulier en politique, n’engagent que ceux qui y croient. Le cas d’Opiangah, qui est effectivement un cas à part compte tenu de la nature du personnage et de ses faits d’armes, ne devrait pas remettre en question l’essence même de la transition pour l’ensemble des Gabonais. Pour la grande majorité d’entre eux, l’essentiel reste l’amélioration de leurs conditions de vie, rien ne sera parfait. Pour l’instant, ils ne semblent pas encore désabusés par les actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, de leur « libérateur ».
Améliorer leurs conditions de vie. Améliorer leurs conditions de vie. Ça commence à fatiguer cette chanson qui réduit les Gabonais aux simples besoins vitaux ou basiques. Le Gabonais ne réfléchit donc jamais à la gouvernance, à l’histoire, au fonctionnement des institutions de son pays. Il est dénué de réflexion portant autre que sur manger, boire, se soigner… Quelle caricature réductrice !
C’est bien dommage d’en arriver là. Ces 2 personnages ont très certainement compris qu’il fallait sauver le pays de la dérive importante dans laquelle l’inconscient ALI BONGO, intellectuellement et physiquement anéanti et ses soutiens avaient décidé de le conduire.
C’était à saluer et le pays l’a fait. Maintenant quand il y a des problèmes il y a des manières plus courtoises et respectueuses d’agir avec ses alliés ou camarades de lutte.
On ne peut pas prétendre apporter la démocratie et museler tout personne influente qui affirme une opinion contraire ou fabriquer des histoires cousues au fil blanc . Tout le monde le sait, le référendum a été en grande partie rejeté par le peuple. Et que les t les militaires on fait un passage en force comme le PDG en avait l’habitude. Rien que pour le référendum on se comporte comme ça, imaginez pour l’élection présidentielle. Inutile de gâcher l’argent du contribuable, il serait plus responsable de limiter ce cirque de campagnes couteuse et attendre tranquillement de publier les résultats fabriqués.
Pour M. OPIANGAH il se pourrait que la Direction prise par OLIGUI et certaines personnes soit contraire aux attentes réelles du peuple. Et pour cela il n’y a que des personnes qui étaient à l’origine de l’affaire pour tirer sur la sonnette d’alarme. Faut pas seulement qu’on se focalise sur le poste de Président de la République, comme veut le laisser croire notre ami OKOUMBA.
Des homes avertis, M. OPIANGAH en est certainement un. Mais pour les cancres de la GR, ont longtemps compris que le pouvoir est désormais dans leurs mains, et qu’il faut écarter ce type de personnage qui peut s’avérer nuisible.
Il ne faut jamais oublié que la GR est pleine de cancres, de repêchés de la vie, des truands et tout autre délinquant mal formés scolairement et dont la GR est un point de chute de référence.
Les Gabonais doivent faire attention aux militaires, ils ne connaissent pas la contradiction, ils savent fabriquer des histoires aux gens, chez eux on applique « bêtement » tout ordre reçu, OLIGUI le sait trop bien. La GR et la justice sous les ordres laissent croire qu’on est pas sortis du régime BONGO-PDG, et si on y prend pas garde ce sera pire dans quelques années. Attention vraiment.
Quand on a de la hauteur et de la grandeur politique on répond ou on fait répondre avec des arguments tangibles aux critiques, on accepte la contradiction, on ne manipule la justice et on envoie pas les escadrons de la mort dans les domiciles des gens et terroriser des familles. On ne fait pas la chasse à l’homme sur des supposés faits de mœurs, C’est quoi ces pratiques ? Dans quel pays sommes nous? C’est de l’avancée ou de la reculade? Ce sont ces questions que chacun doit se poser.
Avec ces pratiques, on est pas sortis de l’auberge. On va certainement s’y engouffrer pour 14 ans encore. Ce qui doute le vivront. Attention vraiment car ce qui arrive à OPIANGAH arrivera certainement à beaucoup d’autres, moins connus qu’OPIANGAH, leurs sorts passeraient tranquillement aux oubliettes.
A bon entendeur !!!
« Il est souvent recommandé en communication de ne s’exprimer que sur que l’on sait et non pas sur ce que l’on croit savoir »….Bien à vous!
Tout à fait d’accord avec vous Mr lavue ceux qui se réjouissent de la situation de HP0 aujourd’hui connaîtrons la même chose demain, celui qui nous a dit hier qu’il remettra le pouvoir aux civils ne semble plus se diriger dans cette voix tellement le pouvoir est sucré et HPO de dire , mon général c’est pas ce que nous nous sommes dit, visiblement HPO c’est fait dupé,
Quel est le sujet ?
Le Procureur a initié une enquête contre un Individu …
Avant toute chose, de façon purement logique et cartésienne , la question est :
Ce repris de justice toujours en cavale a-t il commis oui ou non l’inceste (selon le code pénal Gabonais) oui ou non ?
Cette même personne est est cite au Royaume -uni (The Guardian,,) ds une possible implication ds le viol d’enfants footballeurs au Gabon ? ce qui signifie qu’ en dehors du Gabon les procureurs d’Europe et des USA peuvent a tout moment le faire arrêter s’il s hasardait a aller ds ces pays-là ?
Ce n’est pas une affaire qui ne concerne seulement le Gabon et la Justice Gabonaise.
N’oublions pas qu’une affaire de mœurs a failli coute le mandat présidentiel a Bill Clinton ?
Et d’autres hommes d’Etat et princes sont demis de leurs fonctions pour des faits similaires ou même mois grave ?
Cet article et certains commentaires ne montrent aucune compassion pour la famille de Washington , sa sœur et sa nièce. Voila ce qui est très inquiétant comme si commettre des actes aussi odieux devient normal au Gabon ?
Comment vat -t on créer un Etat de droit si a chaque il faudra y voir de l’arbitraire, des complots
Faudra-t-il créer des jurisprudences de complots ou de faux alibis pour justifier tous les crimes et laisser les criminels continuer a narguer les familles Gabonaises ?
Merci, Monsieur ou Madame…!!!