Interpellé deux ans plus tôt dans le cadre de l’opération anticorruption baptisée «Scorpion», l’ancien administrateur directeur général de Gabon Oil Company (Goc) répond depuis ce lundi 18 juillet devant la cour criminelle spécialisée des faits supposés de «détournement de fonds publics», entre autres.

Patrichi Tanasa et ses coaccusés devant la barre, le 18 juillet 2022, à Libreville. © Gabonreview

 

Placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville depuis le 27 novembre 2019, Patrichi Christian Tanasa est cité dans le cadre de l’opération anticorruption baptisée «Scorpion». Avec ses anciens collaborateurs Jérémie Ayong Nkodje Obame et Geaurge Ndemegane Ekoh, l’ancien ADG de Gabon Oil Company est accusé de «détournement des fonds publics, complicité de détournement des fonds publics, usage de faux et blanchiment des capitaux». L’audience des trois coaccusés a débuté ce lundi devant le la cour criminelle spécialisée. Celle-ci devrait durer jusqu’au mercredi 20 juillet.

Premier mis en cause dans cette affaire, Patrichi Tanasa est soupçonné d’avoir ordonné «des sorties de sommes faramineuses» estimées à plus de 19 milliards de FCFA pour des primes, des perdiems, du sponsoring et pour des activités souvent sans rapport avec les prérogatives de la société dont il avait la charge. Au nombre de ces dépenses s’apparentant à des détournements, il lui est par exemple reproché la location d’un hélicoptère ayant servi au transport de Brice Laccruche Alihanga alors directeur de cabinet du président de la République. Montant de la facture : 100 millions de FCFA.

Dans le cadre de cette procédure, l’ancien ADG de la Goc est également poursuivi pour «usage de faux et blanchiment des capitaux». Des faits qu’il aurait commis entre mai 2018 et novembre 2019, notamment grâce à un cabinet appartenant à Grégory Laccruche Alihanga, ancien maire de la commune d’Akanda, lui aussi détenu depuis plus de deux ans à la prison centrale de Libreville. Cette suspicion ne pèse pas sur Geaurge Ndemegane Ekoh.

Au cours de la première journée, l’initiative de l’agent judiciaire de l’État s’étant constitué partie civile a été le point de blocage. La défense a contesté cette initiative exhibant le statut particulier de la Goc, présentée comme «une société privée». Ce qui, selon les avocats de la défense change tout. La Cour n’en a pas tenu compte.

Après une vingtaine de minutes d’interruption, l’audience s’est poursuivie par des questions sur l’identité des trois prévenus. L’affaire sera traitée au fond dès mardi.

 

 
GR
 

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