Membre du Conseil de sécurité de l’ONU pour quelques jours encore, le Gabon entend jeter ses dernières forces afin de faire taire les armes entre Israël et le Hamas. Une ambition peu réaliste au regard des clivages actuels au sein des Nations Unies sur le sujet.

Lilly Stella Ngyema Ndong, Représentant permanent adjoint du Gabon au Nations Unies. © ONU

 

À Gaza, il est désormais difficile de compter le nombre de morts causés par l’opération de représailles d’Israël. Fin novembre, les autorités palestiniennes évoquaient une douzaine de milliers de victimes, dont près de 500 enfants. Au Gabon où la situation est suivie avec un certain intérêt, on appelle à nouveau au cessez-le-feu. Lors de la réunion d’information animée mardi 19 décembre par Tor Wennesland, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, le pays de Brice Clotaire Oligui Nguema a une nouvelle fois plaidé en faveur du dialogue entre Israël et le Hamas.

«Ce bain de sang doit cesser», a déclaré Lilly Stella Ngyema Ndong en prenant la parole au nom du Gabon. Disant avoir pris note de la déclaration commune de l’Union européenne et de 13 autres pays publiée le 15 décembre, condamnant les attaques contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée, et appelant Israël à prendre des mesures concrètes et urgentes pour freiner les violences des colons, la représentante a appelé les autorités israéliennes à la plus grande retenue et à la responsabilité dans la conduite de leurs opérations militaires, conformément au droit international humanitaire. Regrettant la mort récente de trois otages israéliens abattus par erreur par les Forces de défense israéliennes,  la diplomate a également appelé à la libération immédiate et sans condition de tous les otages, rapporte le site des Nations Unies.

Conforme aux précédents discours de la représentation du Gabon, Lilly Stella Ngyema Ndong s’est par la suite prise au Conseil de sécurité de l’ONU, prisonniers des considérations géopolitiques. Elle a notamment jugé «humainement incompréhensibles» les divisions au sein de cette institution alors même que la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer. 

Pour une solution politique et diplomatique 

La diplomate gabonaise, qui n’a pas manqué de rappeler l’adoption à une large majorité, le 12 décembre dernier, d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU réclamant un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, a pointé l’incapacité du Conseil à agir et à apporter des réponses adéquates aux problèmes urgents qui se posent avec acuité à Gaza, notamment concernant l’augmentation et le suivi de l’aide à Gaza. «Nous ne pouvons pas nous permettre de demeurer dans l’impasse et l’immobilisme», a-t-elle martelé.

Libreville, qui n’envisage pas de se contenter d’attendre la fin de son mandat prévue cette fin du mois de décembre 2023, annonce qu’elle «entend jeter ses dernières forces» dans la bataille pour le règlement du conflit entre Israël et le Hamas, pour éviter un embrasement dans l’ensemble de la région. Les autorités gabonaises continuent en effet de croire que la solution à ce conflit est politique et diplomatique.

 

 
GR
 

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