Le Gabon, ancienne colonie française, a voté pour une résolution historique des Nations Unies visant à éliminer le colonialisme sous toutes ses formes. Cette résolution marque un engagement clair vers la décolonisation, un acte politique qui soulève néanmoins des tensions au sein de la communauté internationale.

Le Gabon, ancienne colonie française, a voté pour une résolution historique des Nations Unies visant à éliminer le colonialisme sous toutes ses formes. © Freepik

 

Le 17 octobre 2024, la Quatrième commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a adopté plusieurs résolutions, dont l’une porte sur l’élimination du colonialisme sous toutes ses formes. Ce vote crucial a recueilli un soutien massif de 157 pays, dont le Gabon, qui a fermement exprimé sa position en faveur de la décolonisation totale. Cette décision intervient alors que le Gabon, malgré ses soixante-quatre années d’indépendance, continue de faire face à des défis qui freinent son autonomie économique, politique et culturelle.

Parmi les pays qui ont soutenu cette résolution figure la majorité des anciennes colonies, témoignant de la solidarité entre nations ayant partagé des trajectoires historiques similaires. Ce vote représente une étape importante pour le Gabon dans sa quête d’une souveraineté totale, notamment en ce qui concerne la gestion de ses ressources naturelles, souvent exploitées par des entreprises étrangères.

Cependant, le vote n’a pas fait l’unanimité. Les États-Unis se sont opposés à la résolution, estimant que le texte néglige d’autres options telles que la libre association ou l’intégration volontaire des territoires non autonomes. Cinq pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Sénégal, le Paraguay et la République démocratique du Congo, se sont abstenus, chacun pour des raisons spécifiques. La France, ancienne puissance coloniale, a soulevé des préoccupations liées aux implications économiques et militaires d’une telle résolution, tandis que le Royaume-Uni a exprimé des réserves sur l’impact budgétaire des mesures proposées.

Le Gabon, en soutenant cette résolution, réaffirme son engagement pour la libération des peuples encore sous domination coloniale ou étrangère. Cette position est en adéquation avec les aspirations du pays à une indépendance totale, tant sur le plan politique que dans la gestion de ses affaires internes, souvent influencées par des intérêts étrangers. Toutefois, la route vers une souveraineté absolue reste parsemée d’embûches, le pays étant encore sous l’influence de puissances économiques mondiales.

Parmi les autres résolutions adoptées, certaines se concentrent sur les activités économiques dans les territoires non autonomes, rappelant aux puissances administrantes leur obligation de promouvoir le progrès politique, économique et social des populations locales. Le Gabon a également voté en faveur de ces textes, réitérant son engagement pour un ordre international plus juste et équitable.

Cette série de votes à l’ONU marque un tournant pour le Gabon, qui cherche à rompre définitivement avec les vestiges du colonialisme. Toutefois, l’adoption de cette résolution n’est que le début d’un long processus. Il reste à voir comment les grandes puissances, souvent réticentes à lâcher leur emprise sur les territoires non autonomes, réagiront aux efforts renouvelés en faveur de la décolonisation.

L’avenir du Gabon, tout comme celui des autres nations ayant voté pour cette résolution, dépendra de la capacité à traduire ces actes diplomatiques en réformes concrètes au niveau national et international, afin de garantir à tous les peuples le droit de disposer d’eux-mêmes.

 
GR
 

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