Pour dire non à la venue du président français Emmanuel Macron au Gabon à l’occasion du One Forest Summit, des voix s’étaient élevées pour appeler à une ville morte, accompagnée de concerts de casseroles pendant les deux jours de l’événement. Cette forme de manifestation pacifique, pour protester contre la France et son ‘ingérence’ dans les affaires du Gabon, a été étouffée au point que tout se déroule sans anicroche dans la capitale gabonaise.

Le concert de casseroles annoncé n’a finalement pas eu lieu à Libreville comme voulu par les manifestants contre la venue de Macron au Gabon. © D.R.

 

Avant le One Forest Summit, ouvert le 1er mars à Libreville par la session ministérielle, une lettre avait été remise à l’ambassadeur de France, par des citoyens gabonais invitant le président français à reconsidérer l’opportunité de venir, en année d’élection présidentielle, au Gabon. Dans la même veine, une ville morte, accompagnée d’un concert de casseroles était projetée. Objectif : protester contre la France et son ‘ingérence‘ dans les affaires du Gabon. Au bout du compte et dans les faits, si quelques leaders de la société civile ont tenté l’expérience et de manière isolée, le concert de casseroles n’a pas eu lieu, toutes les conditions ayant été réunies pour faire échec à cette initiative.

Une semaine, sinon plusieurs jours avant la tenue du One Forest Summit à Libreville, les forces de l’ordre et de sécurité ont été déployées dans les grands carrefours et centres névralgiques de la capitale gabonaise. Même si leur rôle est davantage dissuasif et participe de leurs missions régaliennes, il reste que ce déploiement a particulièrement contribué à étouffer les velléités contestataires de certains «activistes». 

La sécurité a d’ailleurs été renforcée sur certains artères et grands carrefours de la ville dès le premier jour du sommet, avec des camions de policiers patrouillant dans la cité. Ce qui a vite fait de décourager certains. «On ne peut pas se risquer à affronter les forces de l’ordre et de sécurité. On sait ce qui peut arriver», a laissé entendre un vendeur de friperies au carrefour Nzeng-Ayong. 

Les ayant encore en mémoire, ce dernier invoque les événements de février 2021 au cours desquels, lors des concerts de casseroles populaires pour exiger la levée des trop longues mesures restrictives relatives à la lutte contre le Covid-19, des blessés ou des mutilés, des morts par balles au PK 6 avaient été enregistrés et des manifestants arrêtés et des leaders associatifs instigateurs du mouvement emprisonnés. «On ne peut pas répéter 2021. C’est dans nos mémoires et on ne peut pas oublier ça», a poursuivi le jeune commerçant. 

À Port-Gentil, une marche pro-russe a été étouffée dans l’œuf, le 1er mars, par les forces de l’ordre. Elle visait, elle aussi, à dénoncer la présence militaire de la France au Gabon et le déplacement du Emmanuel Macron à Libreville, dans le cadre du One Forest Summit. Pour les organisateurs, «le One Forest Summit n’est en réalité qu’un adoubement déguisé de Paris à Ali Bongo, qui tente de briguer un 3e mandat pour séquestrer le pouvoir après 14 ans d’usurpation et d’échecs à la tête du Gabon».

 
GR
 

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