Impliqué dans une affaire d’exploitation forestière illégale, le membre de la délégation spéciale en charge du Conseil départemental de l’Ogooué et Lacs a été reconnu coupable. Condamné à trois mois de prison avec sursis, ainsi qu’au paiement d’une amende de 1 million de francs CFA et de 100 000 francs CFA de dommages et intérêts, il avait été traduit en justice par les communautés locales appuyées par l’ONG Conservation justice. Il a par ailleurs été autorisé à récupérer le matériel utilisé pour cette exploitation illégale.

Une partie du bois scié illégalement. © D.R.

 

Ayant fait les choux gras de la presse il y a quelques semaines, N.A, le membre de la délégation spéciale en charge du Conseil départemental de l’Ogooué et Lacs a été reconnu coupable d’exploitation forestière illégale le 3 septembre dernier. Il a été condamné par le tribunal de première instance de Lambaréné à trois mois de prison avec sursis ainsi qu’au paiement d’une amende de 1 million de francs CFA et de 100 000 francs CFA de dommages et intérêts à F.B, l’une des parties qui l’avaient traduit en justice. Il avait été traduit en justice par F.B et S.M, tous deux appuyés par l’Association des communautés du Lac Oguemoué (Aclo) et l’ONG Conservation justice (CJ).

S’il a été reconnu coupable de manœuvres frauduleuses, coupe, enlèvement et transport d’essences forestières sans autorisation, le tribunal a rejeté la constitution de partie civile de l’ONG Conservation justice et la plainte initiale des coopératives mises en place par les communautés du lac n’a pas été acceptée par le Parquet qui a finalement ordonné la confiscation des 268 m³ de bois sciés saisis au profit de l’État, et la restitution à N.A du matériel lourd utilisé pour son exploitation forestière illégale. Ledit matériel se compose d’une barge, de deux machines de type Caterpillar 528 et d’une scie mobile de type Lucas Mill.

Les parties plaignantes insatisfaites 

Craignant que ce matériel soit à nouveau utilisé dans des cas d’exploitation forestière illégale, les parties plaignantes non satisfaites de ce verdict et au regard de la gravité des faits reprochés au membre de la délégation spéciale qui, par ailleurs, utilisait subtilement des membres de sa famille, dont sa fille et son fils, comme bouclier administratif, ont décidé de faire appel. Réunies au sein de l’Aclo, elles attendaient «une décision forte pour servir d’exemple, renforcer l’état de droit et la bonne gouvernance des ressources naturelles». Pour rappel, depuis 2021 cette association a initié une demande de création d’une forêt communautaire dans la zone où N.A exploitait illégalement le bois.

La demande n’a pas encore abouti à cause de l’opposition du mis en cause or, assurent certaines indiscrétions, «l’effectivité de cette forêt communautaire devrait être un catalyseur du développement local, en ce sens qu’elle ne profitera pas qu’à une seule personne, mais à toute la communauté». Dans un contexte où cette communauté est organisée et met en œuvre durablement le seul plan de gestion de la pêche du Gabon, disent-elles, «elle aurait la capacité de faire de même à travers une forêt communautaire».

 
GR
 

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