Placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville le 5 février, le compatriote qui avait alerté la semaine dernière sur le danger des coupures d’électricité dans les hôpitaux se fera représenter par un des ténors du barreau du Gabon, le tonitruant Me Jean-Paul Moumbembé, qui tentera de lui éviter de passer cinq années en détention.

Me Jean-Paul Moumbembé (2e en partant de la droite) en compagnie des membres de la famille de l’accusé et du président de SPG, le 8 février 2025. © D.R.

 

Contrairement à ce qui laissait transparaître après la diffusion des ses mots d’excuse à la télévision publique Gabon 1ère, Fanuel Ikapi Mamboundou dit Novelas Overmax séjourne depuis le 5 février à Sans-Famille, l’autre nom donné à la prison centrale de Libreville. Le juge a délivré à son encontre un mandat de dépôt à la suite de la plainte déposée par la direction générale du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL). Le lanceur d’alerte est inculpé pour «diffusion de fausses informations».

Dans sa vidéo du 2 février devenue virale sur les réseaux sociaux, ce compatriote, qui s’insurgeait contre les coupures d’électricité récurrentes qui touchaient également les structures hospitalières au risque d’importants dommages pour leurs patients, avait en effet affirmé que le CHUL ne disposait pas de groupe électrogène. Une déclaration s’étant révélée fausse au regard des preuves du contraire apportées par l’établissement qui avait toutefois été plongé dans l’obscurité pendant une vingtaine de minutes cette nuit-là. Un problème technique avait empêché le groupe de prendre automatiquement le relais, a expliqué un ingénieur de l’hôpital.

Plaider la bonne foi

Seulement, le mal était fait. Or, les dispositions de l’article 93 du Code pénal sous le coup duquel tombe Novelas Overmax disposent que la diffusion de fausses informations, surtout lorsque celle-ci est faite de mauvaise foi et susceptible de troubler l’ordre public, est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 5 ans et l’auteur condamné à une amende de 3 millions de FCFA au plus. Voici donc la peine encourue par le jeune lanceur que l’on soupçonne également d’avoir appelé à une mobilisation qui aurait pu avoir lieu le samedi 8 février à Libreville. Depuis, l’intéressé a assuré qu’il ne savait pas que le CHUL disposait d’un groupe électrogène.

Convaincu de sa bonne foi, l’association SOS Prisonniers Gabon (SPG) a décidé de lui apporter son soutien en engageant à son profit un avocat et non des moindres, Me Jean-Paul Moumbembé, ténor du Barreau national du Gabon. «Le brillant avocat dont la renommée va au-delà de nos frontières a accepté de se constituer pour assurer la défense du jeune Ikapi Mamboundou […] Il appartient désormais à Me Jean-Paul Moumbembé de tout mettre en œuvre pour les intérêts de son client afin que la vérité soit dite par le pouvoir judiciaire», a confirmé dans un post sur Facebook l’organisation présidée par Lionel Ella Engonga.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Rapha dit :

    Mais je rêve !!! Vous croyez développer un pays avec de telles méthodes ? C’est de la barbarie pure et simple. J’ai vu la vidéo incriminée, les patients étaient dans le noir un point un trait. Faire classée. Comme une bande d’incompétents dirigent le pays, alors on s’acharne sur un digne représentant de notre jeunesse. Honte à vous.

Poster un commentaire