Mike Jocktane, le 2 février 2012


La défense de l’Évêque et opposant Mike Jocktane, appelé à comparaitre le 2 février, pour trouble à l’ordre public à l’occasion d’une manifestation en janvier 2011, a demandé la récusation du tribunal et obtenu le report du procès.
Attendu pour ce jeudi 2 février, le procès de l’Évêque Mike Jocktane a enregistré un nouveau rebondissement. La défense du religieux devenu opposant a requis la récusation du tribunal et obtenu le report  du procès sine die.
Proche de l’opposant André Mba Obame et membre de l’Union nationale (UN), parti politique interdit et passé à la clandestinité, Mike Jocktane est poursuivi pour soupçons de participation à une manifestation interdite le 29 Janvier 2011, «destruction de biens publics, coups et blessures volontaires et troubles à l’ordre public».
Du fait que la Cour avait refusé, avant les débats, la demande d’irrecevabilité de la constitution de partie civile de l’État et que le tribunal a joint la demande au fond, les avocats de l’Évêque ont produit, ce 2 février, une lettre de récusation des juges. «C’est la Cour d’appel qui devait décider (…) On ne peut pas concevoir qu’on soit juge et partie», a déclaré à l’AFP l’un des avocats de la défense Me Jean-Paul Moumbembé, ajoutant que «la cause de la récusation, c’est la suspicion légitime».
L’affaire devrait donc se retrouver en Cour d’appel judiciaire qui devra statuer sur la recevabilité ou alors atterrir directement à la Cour de cassation, selon un juriste commentant l’affaire ce jeudi 2 février au tribunal de Libreville.
Vingt-trois personnes avaient arrêtées au terme de cette manifestation et des différentes émeutes qui avaient suivi la prestation du serment présidentiel d’André Mba Obame, le 25 janvier 2011, et son auto-exil dans les locaux du PNUD-Gabon. Présentées au Procureur de la République le 8 février 2011 puis le 17 février de la même année, ces prévenus avaient obtenu la liberté provisoire.
A ce jour, Mike Jocktane demeure le seul opposant poursuivi en justice pour ce délit politique qui avait également fait interpeller d’autres personnes. Notamment, l’officier de gendarmerie Auguste Bibang, membre du personnel d’appoint d’André Mba Obame, ou Georges Bertrand Bekalé, député suppléant de l’ancien Premier ministre Jean Eyéghé Ndong.
Le procès à nouveau reporté intervient après les divulgations de l’Évêque Jocktane dans le livre de Xavier Harel, « le scandale des biens mal acquis » dans lequel il affirme qu’Omar Bongo a contribué au financement de la campagne présidentielle du candidat Nicolas Sarkozy en 2007.
Ainsi qu’il l’avait déjà fait le 19 janvier dernier lors de la première audience, Mike Jocktane s’est présenté au tribunal en tenue de prêtre et a laissé entendre qu’il «plaide absolument non coupable (…) Le Gabon tout entier sait que je n’étais pas à cette manifestation». Ce qu’avait déjà soutenu Me Jean-Paul Moubembé, son avocat : «Notre client n’a jamais fait de marche, n’a jamais cassé un véhicule quelconque. J’affirme que le dossier est totalement vide». Un feuilleton judiciaire s’est ouvert qui risque de durer.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Guy Massard dit :

    Mais quel est cet acharnement ? Pourquoi accuser les gens de choses que l’on ne peut prouver ? Laissez les faire. Laissez les ouvrir un nouveau front. Bientôt l’histoire va leur rappeler que l’on ne peut pas éternellement user de la force, de intimidation, de l’instrumentalisation de la justice et s’en sortir… Ils vont fuir avant la fin de cette année, foi de Gabonais

  2. FATHY Delmont dit :

    ils vont fuir ils est mit pour qui soyons precis

Poster un commentaire