Nouveau Code électoral : Attention à ne pas oublier le droit de vote des prisonniers !
Alors que les membres de la Commission nationale pour l’élaboration de l’avant-projet du Code électoral sont entrés dans la phase de rédaction, l’ONG SOS Prisonniers Gabon (SPG) appelle à ne pas oublier les personnes incarcérées qui continuent de bénéficier de leur droit de vote. L’organisation, qui a officiellement saisi la coordinatrice, Murielle Minkoue Mintsa, souhaite la création d’un centre de vote dans chaque établissement pénitentiaire du pays.
À Libreville, les travaux de la Commission nationale pour l’élaboration de l’avant-projet du Code électoral se poursuivent et la coordinatrice n’en finit plus de recevoir des recommandations, notamment de la part des organisations de la société civile au nombre desquelles l’ONG SOS Prisonniers Gabon présidée par Lionel Ella Engonga. Le jeune député de la transition a écrit ce jeudi 12 décembre à Murielle Minkoue Mintsa dans le but de plaider en faveur des détenus bénéficiant toujours de leur droit de vote. L’organisation œuvrant pour le respect des droits humains en milieu carcéral dit «ardemment» souhaiter que le nouveau Code électoral gabonais tienne compte des prisonniers n’ayant pas été déchus de leurs droits civils et politiques afin qu’ils puissent participer au processus électoral au même titre que tout citoyen.
«Le droit de vote constitue l’un des mécanismes essentiels d’expression de la citoyenneté, protégé par l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Dès lors, tout individu qui remplit les conditions prescrites pour l’exercice de ce droit doit pouvoir exprimer sa volonté à chaque scrutin. En théorie, la condition carcérale ne devrait pas représenter un frein ni même un obstacle à l’exercice de ce droit», rappelle dans sa lettre le président de SPG, non sans proposer l’intégration dans le document en élaboration d’un titre ou d’un chapitre intitulé «Du droit de vote des personnes détenues» qui permettrait aux détenus éligibles de voter au sein de leur établissement pénitentiaire. L’objectif est donc d’ouvrir un centre de vote dans chaque prison du pays.
«La participation directe des personnes détenues jouissant toujours de leurs droits civils et politiques au processus électoral constituerait pour notre pays une consolidation de cet édifice nouveau auquel tous nous rêvons», défend l’ONG SOS Prisonniers Gabon estimant que «cette reconnaissance des droits électoraux de certaines catégories de détenus témoignera de la mise en œuvre de la démocratie inclusive, essentielle au maintien du système électoral» au Gabon.
En février 2023, soit six mois avant les élections générales, Lionel Ella Engonga avait adressé la même requête aux autorités déchues. Il n’avait pas obtenu gain de cause. Sera-t-il entendu cette fois. Ça reste à voir.
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