Face à la difficulté d’accéder au paiement de leur dette depuis plusieurs années, les représentants de la Coalition des organisations patronales et la Chambre nationale du bâtiment des Travaux publics et Métiers se sont entretenus avec les journalistes, le 6 aout 2021. Le président de la première structure citée, Mouity Makanga Mouity n’a pas mâché ses mots face au spectacle communicationnel autour des paiements annoncés. Il s’est prêté aux questions des médias à l’issue de cette conférence.

Le président de la Coalition des organisations patronales, Mouity Makanga Mouity, le 6 août 2021. © Gabonreview

 

Parlez-nous de votre Coalition.

Mouity Makanga Mouity : La Coalition des organisations patronales a été créée depuis juillet 2014. Son but était d’exhumer la dette intérieure et de la faire payer. On a eu des ministres qui étaient très ouverts, qui nous ont permis d’avancer. Mais dès qu’on change un ministre, on recommence. Dès que le gouvernement change, on recommence à zéro. Voilà la réalité du Gabon. Et on n’avance pas. On audite, on ré-audite.

Quelle est la situation actuelle s’agissant du paiement de la dette que vous réclamez ?

On est allé prendre 175 milliards pour payer les entreprises gabonaises. On a fait une grosse communication à la télé et trois mois après, on n’est pas payé. Je dis qu’il y a un souci.  Je le dis parce que ce n’est pas la première fois. Le FMI (Fonds monétaire internationale, Ndlr), pendant trois ans, a débloqué des fonds, injecté des fonds, pour qu’on paie la fameuse dette. Mais il n’y a toujours rien.

Vous voulez participer à la relance de l’économie gabonaise, …

La PME est la colonne vertébrale du développement économique dans un pays. La relance économique, comme aime à le dire le président de la République, passe nécessairement par le paiement de la dette intérieure. Or, depuis 7 ans qu’on a créé la Coalition des organisations patronales, il n’y a réellement pas de paiement. On trouve 2 milliards, 4 milliards. Peut-on relancer l’économie avec 4 milliards de francs CFA?

On fait de la communication quand en Côte d’Ivoire on paie 734 milliards de francs CFA, quand BGFI (Banque gabonaise et française internationale, Ndlr), banque gabonaise entre griffes, va au Congo payer 300 milliards. Ici, on nous vent du rêve. On dit qu’il y a 310 milliards et puis on avance aux entreprises 150 mille, 300 mille francs. Où va le Gabon?

Qu’entendez-vous Faire ?

Évidemment! On a des actions à mener. Les premières c’est qu’en début de semaine, on va essayer de rencontrer le Premier ministre, les différents ministres concernés par la PME. Ensuite, si c’est comme toujours des promesses sine die, telle le retour de Jésus Christ, on va passer aux actes. On va organiser une grande marche et on ira voir Ya Ali (Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, Ndlr). On laisse à l’Etat une semaine pour nous payer.

Dès le 16 si rien n’est fait, on prend nos responsabilités. On ne menace pas l’Etat. Mais ça fait 10 ans au moins que ça dure. Imaginez-vous que vous avez pris 30 millions en crédit en banque pour financer des travaux et 10 ans après vous êtes à près de 100 millions de dette. Les dossiers qu’on a datent de 2009, 2005. C’est donc 10 ans, 15 ans… de dette. Ce sont les mêmes dettes que chaque année on audite. Un nouveau chef vient, il  annule, il ré-audite et  on coupe, on annule. Là, on veut être payé. On est citoyen gabonais. Il ne s’agit pas de marcher pour aller casser, il s’agit de marcher pour aller voir le chef de l’Etat. Pour notre groupement patronal, on réclame environ 54 milliards francs CFA pour plus de deux centaines de PME, représentant tous les secteurs d’activités.

L’audit de la Taskforce sur la dette mené récemment a-t-il permis de booster le règlement de cette dette intérieur?

Les techniciens veulent payer. Mais il y a des mains noires dans l’ombre qui empêchent que la Taskforce paie. C’est ça la réalité. La Taskforce a fait son travail. Elle veut bien payer. Mais, il y a toujours des mains noires dans l’ombre qui manœuvrent pour que l’Etat soit discrédité.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire