Les récentes nominations à la Société d’agriculture et d’élevage du Gabon (SAEG) suscitent la controverse. Hervais Omva Ovono, coordonnateur de l’ONG IDRC Africa, critique sévèrement les choix du gouvernement, dénonçant un manque d’innovation et de transparence.

Hervais Omva qualifie les récentes nominations à la SAEG d’échec, reflétant une répétition des erreurs passées (illustration). © Freepik

 

Le Conseil des ministres du 25 juin 2024 a procédé à la nomination des membres du top management de la Société d’agriculture et d’élevage du Gabon (SAEG). Cette société, dont le capital est entièrement détenu par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), sera dirigée par Aubert Ndjila en tant que Directeur général. Il sera épaulé par Calixte Mbeng, directeur général adjoint chargé de l’Agriculture, Jean Heyman Missanda, Directeur général adjoint chargé de l’élevage, Fanelli Loundou, Directeur des opérations et de l’exploitation, Rodrigue Owoumbou, Directeur du conseil agricole et du partenariat, et Emma Bernice Bouanga, Directrice commerciale et marketing.

Cependant, ces nominations sont loin de faire l’unanimité. Hervais Omva Ovono, coordonnateur général de l’ONG IDRC Africa, n’a pas mâché ses mots. Selon lui, ce casting est un échec, reflétant une répétition des erreurs passées.

Critique de la gestion agricole au Gabon

L’acteur de la société civile souligne que malgré des investissements massifs au fil des décennies, le secteur agricole gabonais peine à montrer des résultats concrets. «On a là un make-up de ce qu’a été la Sotrader ces sept dernières années. C’est grave, car ils vont nous ramener les mêmes clichés qu’ils ont ratés», déclare-t-il. Emma Bernice Bouanga, Fanelli Loundou, et Calixte Mbeng sont accusés d’avoir échoué dans leurs précédentes fonctions sous Théophile Ogandaga et Ahmed Bongo Ondimba.

Hervais Omva Ovono affirme que le secteur agricole est contrôlé par un groupe restreint qui empêche toute avancée réelle, peu importe les ministres en place. «Je pensais que la vision du CTRI et du président de la Transition était d’innover. Mais c’est dommage, car ils vont nous ramener à des éléments de langage et des projets obsolètes», critique-t-il, questionnant également, l’expérience de terrain des nouveaux nommés. «À quel moment ont-ils fait le terrain ? Avec les ressources qu’ils avaient, qu’ont-ils réussi à accomplir ?» s’interroge-t-il, pointant du doigt une équipe qu’il qualifie de «loupée» depuis près de vingt ans pour certains et sept ans pour d’autres.

Un appel à la vigilance et à l’innovation

Hervais Omva ne donne pas carte blanche à cette nouvelle équipe et les défie de prouver leur efficacité. Il critique un système de copinage et appelle à une gestion transparente et innovante. «Nous, la société civile et les entrepreneurs agricoles, n’allons pas rester les bras croisés. Nous allons suivre chaque centime mis à disposition du secteur agricole», promet-il.

Faisant le grand écart entre le Gabon et la Zambie où il apporte désormais son expertise, l’ingénieur agricole conclut en interpellant les autorités : «Les Gabonais ont trop souffert de cette manière de gérer le pays. Nous serons vigilants et prêts à conseiller et à vérifier chaque franc destiné à l’agriculture, car ce secteur est essentiel pour le Gabon».

Les propos d’Hervais Omva mettent en lumière les attentes et les exigences de la société civile pour un secteur agricole gabonais enfin performant et transparent.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Bertin dit :

    celui qui est nommé DG, est un ancien DG du CNOU , rien avoir avec l’agriculture; poser la question à Thibaut Adjatys ou aux personnels du CNOU sur son passage à la tête de cette institution.

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