Nestor Andome Ayi : Trafic d’influence, resquillage ou incroyable désinvolture ?
Secrétaire général du ministère gabonais du Pétrole et accessoirement membre du bureau politique du Parti des démocrates gabonais (PDG), Nestor Ayi Andome s’est permis une correspondance, aussi resquilleuse qu’incongrue, au Commissaire de police de l’aéroport de Libreville (Gabon). Les dégâts d’un accident entre l’ignorance des principes républicains et l’égocentrisme villageois.
Dans une correspondance adressée le 6 juillet dernier au Commissaire de police de l’aéroport, dont le contenu n’a rien à voir avec ses fonctions dans l’administration, Nestor Ayi Andome informe de l’accueil que doit recevoir, de la part des fils vraisemblablement de Minvoul, un député gabonais désigné à un poste au Parlement panafricain. Si le Gabon n’est plus au bon temps du parti unique et des «groupes d’animation», il faut s’interroger : Nestor Andome Ayi a-t-il voulu user du trafic d’influence ?
Est-ce bien raisonnable, en effet ? Le secrétaire général du ministère du Pétrole et du Gaz s’est appuyé sur ses fonctions pour l’obtention d’un droit ou d’un avantage à la lisière du privée, tout compte fait. En quoi donc le ministère du Pétrole est-il concerné par les conditions d’accueil d’un député de Minvoul à son retour de voyage ?
«Député», «parlement panafricain», «fils de la localité». Ces termes n’ont absolument rien à voir avec les attributions du secrétaire général du ministère du Pétrole. Pourtant, Nestor Andome Ayi les a utilisés dans la lettre envoyée à la police aéroportuaire.
‘Personnage folklorique’
Trafic d’influence ? Désinvolture ? En tout cas, la «bévue» de Nestor Andome Ayi vient confirmer qu’un certain confusionnisme, un certain laxisme, squatte la haute administration gabonaise. De notoriété publique, il existe en effet des hauts fonctionnaires ne maîtrisant pas le moins du monde de nombreux aspects du fonctionnement de l’administration ou encore qui s’en contrefichent royalement. Nestor Andome Ayi en fait visiblement partie.
En utilisant les «outils» de la République (papier à en-tête, signature et fonction) à des fins personnelles, cette personnalité haut en couleur, «floklorique», comme le décrivent certains dans l’entourage de Francis Nkéa, ne se rend-il pas coupable de forfaiture et de trafic d’influence ? Il reste en tout cas que l’incroyable désinvolture de Nestor Andome Ayi est un indicateur du visage de la haute administration gabonaise d’aujourd’hui : la République irresponsable !
Les hauts fonctionnaires d’aujourd’hui ont-ils vraiment une haute idée du Gabon ? Comme on devrait l’imaginer, le chef du département du Pétrole et du Gaz va certainement demander des comptes au Secrétaire général du ministère ! La République mérite d’être représentée en tout temps et en tout lieu par des personnes qui en ont une certaine idée. Ce folklore n’est pas pour redorer le blason du PDG et il ne promeut en rien «la politique du chef de l’Etat» qu’aiment si bien invoquer les PDGistes.
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