National Foot 2 : Avec six mois d’impayés de salaire, Akanda FC vit la dure

Attendus le dimanche 27 avril au Stade Monédan de Sibang, dans le cadre de la 19e journée du championnat national de 2e division (D2), face au Stade Migovéen, les joueurs d’Akanda FC, ont répondu plutôt par une manifestation en signe de protestation. Sans salaire depuis six (6) mois, date du début de saison, ils ont tenu à le faire savoir et d’attirer l’attention sur leur sort. Pendant ce temps, le club est bon dernier du classement (11e sur 11) avec 13 points au compteur.

Les joueurs d’Akanda posant, en début de saison, avec leur maillot. © D.R.
Akanda FC, équipe inscrite au championnat de 2e division cette saison, navigue en eaux troubles depuis quelque temps. Après avoir supporté des mois sans salaire, les joueurs de ce club du national foot 2 ont décidé de crever l’abcès. Alors qu’ils étaient attendus, le dimanche 27 avril au stade Monédan de Sibang pour une confrontation, dans le cadre de la 19e journée, avec le Stade Migovéen, ils sont apparus en petits groupes, notamment au moment de l’entrainement d’avant-match. En courroux et embarrassés par le sort qui est le leur, ils réclamaient six mois de salaires impayés. En conséquence, cette attitude soulève automatiquement des questions sur la gestion du club ainsi que sur les subventions de l’État accordées à ces entités sportives.
Leurs conditions de vie se précarisent

Quelques joueurs avec la pancarte : «on veut nos six mois de salaire». © D.R.
Après avoir tenu plus six mois sans salaire, les joueurs d’Akanda FC ont décidé de briser le silence. Pour manifester leur mécontentement, au stade Monédan où ils étaient attendus contre le Stade Migovéen, ils sont apparus avec des pancartes sur lesquels on pouvait lire «on veut nos six mois de salaire». «Nous sommes là pour lancer un cri d’alarme. Depuis le début du championnat, nous n’avons perçu aucun mois de salaire. Aujourd’hui en avril, nous totalisons six mois de salaires impayés», déclarait leur porte-parole, Corneille Rubin Akourou, cité par Gabonallsport.
«Comment peut-on utiliser les gens depuis 6 mois sans les payer ? Comment pensez-vous qu’ils vivent ? Comment paient-ils leur loyer et les autres charges ? Où est passée la subvention allouée par l’État ? Le club n’a-t-il pas ses propres moyens ? Pourquoi ouvrir un club si on n’a pas de moyens ?», telles sont les questions que se posent les observateurs du football national, surpris par la tournure des événements pour Akanda FC.
Le week-end précédent, Akanda FC avait déjà abandonné le match à la mi-temps, faute de motivation et de soutien. À la 19e journée, l’équipe a perdu par forfait. Pour cette fois, les joueurs ont refusé de chausser les crampons, dénonçant ces six mois de salaires impayés. Ce d’autant que leurs conditions de vie se précarisent davantage, ne leur permettant plus de répondre à leurs besoins.
«Où sont donc passées les subventions ?»
Si du côté de la Ligue nationale de football professionnelle (Linaf), on laisse entendre que ces athlètes sont censés être régulièrement énumérés, ils affirment, à contrario, n’avoir jamais touché un radis. «Où sont donc passées les subventions si tant est qu’elles ont effectivement été versées au club ?» Les dirigeants de cette équipe restent, pour le moment, muets alors qu’une réponse à ses questions s’impose, notamment lorsqu’on sait que le président Oligui Nguema se gargarisait de la relance des championnats nationaux de football.
Ce qui est certain, c’est que face aux errements des dirigeants de ce club, face au manque de motivation des joueurs, et surtout face à leur incapacité à régler leurs factures, Akanda FC qui se situe au bas du tableau du classement, évoluera inéluctablement en 3e division, la saison prochaine, à moins d’un miracle.
Mettant l’affaire sur la place publique, ces jeunes, qui ont choisi le sport comme métier, se tournent vers le président de la République pour espérer une issue. Mieux, c’est un message envoyé aux responsables des clubs de D1 et de D2 qui s’amusent avec les fonds publics versés pour le soutien à leurs activités.

1 Commentaire
C’est pathétique, comment comprendre un peuple vit dans les problèmes,et surtout tous les secteurs vous avez voté quelqu’un à 94%,pour quelle raison?