Musique urbaine : Les blâmes de GNTIK envers les «Djadji»
Utilisé pour signifier «grand frère» ou «aîné», le single «Djadji» est un appel à la responsabilité adressé par le jeune artiste GNTIK aux jeunes les plus âgés censés servir d’exemple à leurs cadets dans les quartiers de Libreville et d’autres villes du continent. Sorti en juin dernier sur les différentes plateformes de musique en ligne, ce titre annonce un maxi-single qui devrait lancer officiellement la carrière solo de son auteur.
Détails du cover du titre «Djadji». © D.R.
Très peu connu, GNTIK ne devrait pas attendre longtemps pour trouver sa place parmi les noms en vogue de la scène musicale nationale, dont certains, à l’instar du rappeur Yvi Realkiller (BGMFK) ou du chanteur à succès Latchow, comptent déjà parmi ses mentors et fans.
Le titre «Djadji» sorti en fin juin sur les plateformes de musique en ligne n’a pas encore conquis le public. Pas de panique. Si le nombre de vues reste faible depuis la publication, le 28 juin, du vidéoclip sur YouTube, son label, Luminis Corporation, ne doute pas que les chiffres vont bientôt s’envoler et le nombre de fans s’accroître. «Laissez-lui du temps, il n’est là que depuis un an à peine», défend un promoteur de spectacle, qui le trouve déjà «bon et prometteur».
Pour ce promoteur, Jean Junior Okologho, alias GNTIK, est «dans le game» depuis 10 ans. «J’ai commencé sous la tutelle de mon grand frère Fred dans les années 2000, tous les deux influencés par des rappeurs et chanteurs gabonais et étrangers», raconte le jeune artiste, qui a pour impresario… sa mère ! Chose peu courante en Afrique et encore plus au Gabon. Mieux, le chanteur dit avoir été chassé de la maison familiale par son père, catégoriquement opposé à ses projets artistiques, alors que sa mère se trouvait hors du pays.
S’il compte bien traduire en chanson cette triste histoire, pour l’heure, GNTIK ne s’en cache pas : son titre «Djadji» est moralisateur. N’en déplaise à ceux pour qui son style musical n’est propre qu’à faire danser (la «Ntcham»).
«Djadji » est une manière affectueuse d’appeler un aîné au Gabon, c’est une marque de respect, «et dans ce titre, je mets en évidence l’irresponsabilité de certains grands frères au quartier. Des aînés que les plus jeunes respectent, mais qui ne font rien pour maintenir ce respect. Mon son met en cause la vie de débauche de ces grands frères». Toutefois, assure l’artiste, les «Mbindi» (les petits frères) qui ont tout pour réussir, mais qui tombent dans la délinquance, sont aussi blâmés dans ce titre». L’artiste met en scène deux personnages auréolés de sobriquets célèbres dans les quartiers sous intégrés de Libreville : Zagalo (30 ans, diplômé, mais au chômage et vivant chez ses parents) et Cayaman (18 ans, niveau 6e et oisif).
Selon l’artiste et sa maison de production, le single «Djadji» annonce la sortie, courant 2019, de l’E.P (maxi-single) intitulé «Conquistador», qui serait «en préparation».
1 Commentaire
Belle moralité force a l’artiste