Musique : Macy Ilema trace sa voie
Accessible sur toutes les plateformes digitales connues du public ainsi qu’au format CD et clé USB, «Cette voie (x)», le 3e album de Macy Ilema est officiellement sorti ce samedi 26 mars. Dans l’interview ci-après, la chanteuse qui revendique 15 ans de carrière musicale et de nombreuses distinctions nationales nous dévoile quelques fragments de cette nouvelle œuvre qu’elle veut plus riche en rythmes et encore plus proche de ses fans et notamment des jeunes à qui elle adresse des messages et montre la voie. L’artiste évoque également son engagement social basé sur la promotion du livre dans l’arrière-pays.
Gabonreview : Après trois années d’absence, vous mettez ce mois de mars 2022 sur le marché un nouvel album intitulé « Cette voie (x) ». Quelles ont été les raisons de cette longue absence ?
Macy Ilema : Les raisons de cette longue absence ont été multiples, mais je n’en citerai que les deux principales, à savoir : la crise sanitaire qui nous a tous frappés et la volonté que j’ai exprimée d’acquérir de nouvelles compétences dans mon domaine d’activité pour offrir au public qui nous attend quelque chose de qualité. Durant ces dernières années, nous avons en effet été à la recherche de la qualité pour atteindre une certaine maturité à offrir à notre public qui le mérite. On a pris du temps pour bien faire.
Comment l’artiste que vous êtes a-t-elle vécu ces deux années de crise sanitaire ?
Les deux années de crise ont été très difficiles pour l’artiste que je suis. Il a fallu qu’on fasse preuve de résilience pour pouvoir nous adapter par rapport à toutes les péripéties dues à cette crise. Dans le secteur spécifique de la culture, les artistes ont déploré le fait de n’avoir bénéficié d’aucun suivi de la part de l’État, alors que nous ne pratiquions plus l’activité qui nous permettait de vivre dignement. Cette situation a engendré chez certains la perte de leurs performances musicales, par exemple. D’autant plus que les espaces de spectacles étaient fermés, y compris les studios que les artistes fréquentaient régulièrement pour travailler sur leur art. Nous avons perdu plein de choses durant le confinement, le moral était vraiment bas surtout pour ceux qui ne comptaient que sur l’art pour vivre. Or, avec la pandémie, l’art a été relégué au dernier plan dans notre pays. Nous nous sommes sentis marginalisés. Ce qui est dommage, entendu que l’artiste est la voix du peuple, la voix des sans voix. Pour ma part, j’ai dû faire preuve de résilience pour m’en sortir.
Ce nouvel opus est le troisième que vous proposez à vos fans et à tous les amoureux de la musique gabonaise. En quoi est-il différent des deux précédents ?
L’adage populaire recommande qu’on ne change pas l’équipe qui gagne. Cependant, pour améliorer davantage ce que nous proposons au public, nous avons dû procéder à quelques améliorations. J’ai, par exemple, ajouté une touche d’Afro pop pour faire passer mon message auprès des plus jeunes, notamment dans le titre « École » dans lequel je m’adresse à cette cible particulière. Il y a quelques années, avec le titre « Tuyalibe », je me suis adressée aux parents les exhortant à envoyer leurs enfants à l’école. Dans ce 3e album, je m’adresse directement aux enfants pour lui rappeler l’importance et la nécessité de l’éducation, de la formation professionnelle pour ne pas une charge pour la société. Et je me suis dit que ce genre message passerait bien avec un rythme musical bien connu de ces jeunes.
Vous remarquerez aussi qu’il y a de plus en plus en plus de chansons en français, même si nos langues vernaculaires tiennent toujours leur place dans cet album. L’objectif est de toucher encore plus de monde. Enfin, nous avons touché un autre rythme musical : la rumba qui, à mon sens, véhicule le mieux le message d’amour que je veux transmettre.
Pourquoi un titre d’album à double sens ?
Le choix de ce titre, « Cette voie (x)« , c’est dans un premier temps une volonté de ma part de montrer la voie, le chemin à suivre, y compris en matière musicale parce que je suis comme un transporteur pour mes fans que je conduis depuis plusieurs années au travers de mes mélodies. Dans un second temps, le titre renvoie à la voix, au chant, au parler ; en somme, au véhicule qui permet de transmettre des messages, à transporter des émotions. J’ai donc souhaité mettre ces deux voies (x) en symbiose pour décrire cet album qui est à la fois un chemin et une voix.
La sortie de cet album marque également la reprise officielle de vos activités culturelles et sociales au profit des jeunes. Où en êtes-vous dans ce domaine ? À quoi doit-on s’attendre cette année et après ?
Effectivement. Nous sommes d’autant plus contents que la sortie de cet album coïncide avec la reprise des activités culturelles dans notre pays après deux ans de suspension. Il arrive vraiment à point nommé.
Pour cette année, dans le domaine artistique, mon équipe et moi-même allons nous atteler à faire la promotion de ce nouvel album de 15 titres qui vient de sortir. Dans le domaine social, nous poursuivrons avec le Projet Bibliothèque. Il me plaît d’ailleurs d’indiquer que, malgré la crise sanitaire, nous avons ouvert une mini-bibliothèque en septembre 2021 à Sindara. Ça a été un moment magnifique, d’autant plus que pour nous, le livre reste ce moyen de voyage, ce moyen qui permet de rêver et de s’occuper sainement. Et le Projet Bibliothèque, je souhaite de tout cœur qu’il soit pérenne.
Pour la période 2022-2023, je souhaite également lancer le projet d’une bibliothèque itinérante qui avait déjà existé, mais que nous souhaitons relancer durant les prochaines grandes vacances ici à Libreville, pour occuper les enfants des quartiers populaires, pour leur permettre d’avoir une relation particulière avec le livre. Pour ce faire, nous sollicitons l’accompagnement des partenaires. Jusqu’à lors, ce projet n’a été financé que par ma musique. Et dans le cadre de la sortie de mon 3e album, chaque exemplaire acheté contribuera à aider un jeune à se familiariser avec la lecture.
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