La mort le 29 octobre au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO) de Gaël Ongone-Nkoumé, inscrit en classe de Tle CG3 au Lycée technique national Omar Bongo (LTNOB), a provoqué une grosse vague d’émotions au sein de cet établissement secondaire où les élèves ont exprimé leur colère le 2 novembre pour que la lumière soit faite. Malgré le communiqué du ministère, le mystère demeure autour de ce décès.

Gaël Ongone-Nkoumé de son vivant. © D.R.

 

Que s’est-il passé le vendredi 29 octobre ? Aux premières heures de l’après-midi ce jour-là, le journal Gabonmediatime titrait « un élève du Lycée technique tombé du toit d’un bus secouru par le Samu social gabonais ». Le journal qui faisait allusion au phénomène de cascadeurs, avec la pratique dite « ngozé » désormais appelée « pétarage », indiquait que le jeune de 19 ans avait été conduit aux urgences du Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO) et affirmait avoir contacté le Coordinateur général du Samu social gabonais qui avait rétabli les faits. «Nous étions en intervention au domicile d’un compatriote et à notre retour un policier nous a signalé un AVP (accident sur la voie publique) à la Fopi. Sans hésiter, nous nous sommes vite rendus sur les lieux comme des vrais humanitaires», avait confié le Dr. Wenceslas Yaba à GMT.

Il avait d’ailleurs précisé que l’élève avait eu «deux fractures bilatérales des membres inférieurs et un traumatisme crânien dans un bain de sang». Si dans ses propos, Wenceslas Yaba n’avait pas clairement déterminé la nature de l’AVP, le journal avait pour sa part, conclu qu’il s’agissait d’un pétarage, la pratique ayant été courante dans le pays et particulièrement, chez les élèves du Lycée technique national Omar Bongo (LTNOB) dit Capo.

Gaël Ongone-Nkoumé après son accident. © GMT

Mais cette version a vite été réfutée. Selon des élèves relayés par un activiste sur Facebook, ce jour-là Gaël Ongone-Nkoumé n’est pas tombé du toit d’un bus mais s’est retrouvé sous le bus dans lequel il était, après avoir voulu s’échapper du bus avec d’autres camarades. A quoi était due cette fuite collective ? Selon leur version, dans le Tans’Urb pour Capo avec plusieurs autres élèves, Gaël Ongone-Nkoumé faisaient du tapage. Cette attitude aurait agacé le chauffeur qui, au lieu de poursuivre le chemin jusqu’à l’école, avait décidé de faire demi-tour pour conduire les élèves à la Fopi, un camp de police. Sans doute pour les faire corriger par les policiers.

Pris de panique, plusieurs se seraient résolus à sauter du bus qui roulait à vive allure pour sauver leur peau. Vraisemblablement moins chanceux que les autres, Gaël Ongone-Nkoumé en sautant, se serait retrouvé sous l’arrière du bus. Une voiture non identifiée, aurait elle aussi par inattention, roulé sur le petit allongé au sol. La bonne restitution des faits ? Oui, répondent les élèves qui après avoir annoncé qu’ils manifesteront le 2 novembre, sont passés à l’action à la date indiquée. Ils ont d’ailleurs eu une altercation avec les policiers.

Par ailleurs, dans un communiqué le 1er novembre, le ministère de l’Education nationale qui s’est dit attristé par «ce décès tragique», a laissé entendre qu’il ne connaissait rien des circonstances de ce décès. Considérant probablement la menace des élèves ou appréhendant d’éventuels heurts, il indiquait que «la tutelle ne saurait tolérer que des fauteurs de troubles s’en saisissent, pour perturber davantage la nouvelle année scolaire à peine entamée au Complexe scolaire d’Owendo». «Dans l’attente d’une élucidation des circonstances de cet accident», poursuit le communiqué, Patrick Mouguiama-Daouda a invité les responsables administratifs, les enseignants, les élèves et parents d’élèves «à ne pas céder à tout chantage propice au désordre». Pour l’heure, le mystère demeure autour de ce décès qui alimente la chronique.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. diogene dit :

    Que dit le chauffeur du bus ?

  2. Moulonguichi Karlyto dit :

    et pourquoi le chauffeur du Bus n a pas accompagné lui même l’accidenté a l’hôpital

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