Morosité sur la journée internationale contre les drogues à Libreville
Le Gabon à l’instar des autres pays du monde célèbre, ce 26 juin, la journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues. Placées sous le thème de «toxicomanie et santé», ces 48 heures devraient être mise à profit pour sensibiliser et protéger la jeunesse contre les méfaits des substances psychoactives. Une journée qui néglige étonnamment l’alcool dans ses diatribes alors qu’il s’agit de la plus consommée et de la plus mortifère des drogues au Gabon.
Sensibiliser et inviter les jeunes à prendre soin de leur santé en évitant les substances illicites, fut l’exercice à travers lequel le secrétaire général adjoint du ministère de la Santé, le docteur Désiré Lasségué, s’est livré en lieu et place du ministre en charge de ce département quelques heures avant le lancement de la journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues.
Cette journée dédiée dont l’objectif est de sensibiliser les populations en général et la jeunesse en particulier, a enregistré une tiédeur, quant à son thème sur l’ensemble du territoire national. Pourtant la consommation de ces substances illicites et nocives y prend une propension inquiétante au vu et au su des pouvoirs publics.
Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), qui profite de cette date du 26 juin pour relancer sa campagne « Make Health your Fashion » (Faites de la santé votre style) et inviter les jeunes à prendre soin de leur santé en évitant les substances illicites, «les jeunes sont environ 200 millions à consommer de la drogue au moins une fois par an, dont 25 millions sont considérés comme dépendants». Les Nations unies vont plus loin en soutenant que «200 000 d’entre eux perdent la vie».
La quête du plaisir, le désir de quitter la réalité ou de faire une nouvelle expérience sont souvent des causes de la consommation de drogues. Les jeunes devraient savoir que cette consommation de stupéfiants entraîne très rapidement des conséquences néfastes. Un individu sous l’emprise de ces substances peut en effet mettre sa vie et celle des autres en danger, de par la lenteur de ses réflexes, de ses réactions, mais aussi par la modification de sa personnalité. Cela entraîne également une dépendance et d’importants risques pour la santé. Elles oppriment les communautés par les trafics illégaux qui découlent de leur commercialisation.
Selon le docteur Désiré Lasségué, «sur le plan local, les accidents sur la voie publique, certains crimes, les violences familiales, sexuelles, verbales, sont souvent liés à l’usage des drogues dont l’abus est à l’origine de déscolarisation, la désocialisation de nombreux jeunes, qui constituent un frein à l’épanouissement de notre pays».
«Les efforts que nous déployons aux fins du développement et de la lutte contre la drogue et le crime gagneront en efficacité si nous les ancrons dans des partenariats avec les jeunes, la société civile, les gouvernements et la communauté internationale. En travaillant ensemble, nous pouvons soulager les souffrances de millions de personnes et briser l’emprise de la drogue et du crime sur les pays, les sociétés et les familles», a déclaré ce 26 juin, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon.
Afin d’exprimer sa détermination à renforcer l’action et la coopération pour éliminer la drogue de la société, l’Assemblée générale a décidé en 1987 de célébrer la journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues chaque année le 26 juin (résolution 42/112).
Rappelons tout de même pour l’occasion, puisque personne ne semble vouloir en parler ouvertement, que l’alcool tue plus que le sida, que la tuberculose ou encore que la violence, avec 2,5 millions de décès directs chaque année, soit 4% des décès dans le monde. Chez les jeunes de 15 à 29 ans, ce taux grimperait à 9% selon le récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) intitulé «Global Status Report on Alcohol and Health». La mort n’est pas la seule conséquence d’une consommation excessive d’alcool. Cette dernière provoque de nombreux maux dommageables pour la santé, mais également socialement destructeurs (absentéisme au travail, violences, viols, maltraitance des enfants, femmes battues, etc.). Seul son statut légal, même si près de 30% de l’alcool consommé dans le monde est produit illégalement, la différencie, en fait, des drogues illicites unanimement condamnées pour les plus dures d’entre elles.
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