Des Gabonais résidants en France ont protesté, le 26 mars à Montpellier, contre la vente aux enchères d’un masque Fang au prix astronomique de 3,4 milliards de francs CFA. Ces derniers ont dénoncé la commercialisation d’un objet important du patrimoine culturel de leur pays, acquis selon eux de manière injuste.

La vente aux enchères d’un masque Fang a suscité une vive protestation des Gabonais de France, le 26 mars 2022 à Montpellier. © D.R.

 

La vente aux enchères d’un masque Fang, le 26 mars à Montpellier, n’a pas plus aux ressortissants gabonais. Ceux-ci ont vivement protesté après la vente de cet objet au prix de 3,4 milliards de francs CFA (avec les frais) à un acheteur anonyme, dénonçant «la commercialisation d’un objet important du patrimoine culturel de leur pays, acquis selon eux de manière injuste». Durant la vente, un Français d’origine gabonaise a déclaré que le masque a été volé au Gabon et doit revenir dans son pays d’origine.

«Si vous m’entendiez, cet objet ne serait pas en vente ici. Nous allons porter plainte, et cet objet va revenir au Gabon», a-t-il déclaré. «Nous allons déposer une plainte. Nos ancêtres, mes ancêtres, de la communauté Fang, nous récupérerons cet objet», a ajouté un autre manifestant, décrivant le masque comme un «gain colonial mal acquis». Le masque qui date de la fin du 19ème siècle, appartenait à la société secrète Ngil, «et servait à des rituels justiciers».

Le quitus du Gabon

Haut de 55 centimètres, sculpté dans un bois de fromager, patiné au kaolin et ayant conservé sa parure de fibres végétales, l’œuvre date de la fin du XIXe siècle. Selon les experts, il en existe 10 dans le monde. Le masque vendu à Montpellier, a été acquis vers 1918 par le gouverneur René-Victor Edward Maurice Fournier en poste à l’époque à Dakar. Il l’a ramené en France dans les années 20, «où plus d’un siècle après, il a été retrouvé dans le grenier de sa demeure par sa famille», a rapporté Le Magazine du Manager.

La restitution aux pays d’origine des œuvres collectées durant la période coloniale avait été posée par le président français en novembre 2017 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Selon Le Monde, citant Bernard Dulon, un expert de la vente, le dossier complet du masque Fang a été transmis plusieurs mois avant la vente au ministère gabonais de la Culture sans susciter la moindre réaction de sa part. «Un permis de circulation de l’œuvre avait été accordé auparavant par la direction des Musées de France. Un retour au pays natal était donc possible, mais la volonté politique a visiblement fait défaut», a conclu le média français.

 
GR
 

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