Ce mardi 30 juillet, alors que son parti célébrait son 13e anniversaire, le président de l’Alliance pour la renaissance nationale (Arena) a dit attendre beaucoup plus du chef de file du CTRI en termes d’amélioration des conditions de vie des Gabonais, en dépit des divers chantiers entrepris ces 10 derniers mois.

Simplice Ibouanga, président de l’Arena, le 30 juillet 2024 à Libreville. © GabonReview

 

Au nom de sa formation politique, qui célébrait aujourd’hui ses 13 années d’existence, Simplice Ibouanga ne nie pas les efforts des nouvelles autorités. Il reconnaît volontiers le bien-fondé des différents chantiers initiés ces 10 derniers mois, mais le président de l’Arena attend davantage et mieux des militaires qui ont promis de restaurer les institutions et partant la dignité des Gabonais. Or, plusieurs dérives sont déjà à déplorer, selon lui. D’abord la forte présence d’anciens cadres du Parti démocratique gabonais (PDG) au sein de l’appareil étatique. «Le CTRI a-t-il vocation à transformer les institutions de la République ou plutôt à perpétuer le système Bongo-PDG ?» s’interroge-t-il, affirmant que «dans la quasi-totalité des provinces, toute la classe dirigeante est composée des cadres du PDG ou d’anciens cadres de ce parti».

Ensuite le sentiment d’injustice, voire de justice à deux vitesses, d’autant que tous les vrais responsables de l’appauvrissement des Gabonais n’ont pas été interpellés à ce jour, au point que certains réchappés passent désormais pour être des donneurs de leçons. «Monsieur le président de la République, votre main tremble ! La place de ces individus est à la prison centrale de Libreville», estime le leader politique avant de poursuivre :

«Depuis le coup de libération, plusieurs milliards de francs CFA ont été récupérés dans les domiciles de plusieurs responsables liés à la famille d’Ali Bongo […] À ce jour, sauf argument contraire, ce sont les seules personnalités chez qui on a trouvé de fortes sommes d’argent. Ali Bongo a fait 14 ans au pouvoir. Comment peut-on nous faire croire que ce sont les seuls qui ont amassé malhonnêtement les deniers publics […] Or, nous savons qu’en 14 ans, il y  a eu des Premiers ministres, des membres du gouvernement, des directeurs généraux du Budget et du Trésor public… de tous, seuls Léon Armel Bounda Balonzi et Vincent de Paul Massassa sont incarcérés. Les autres roulent carrosse et narguent le peuple gabonais».

Simplice Ibouanga évoque également la question de la cherté de la vie et celle du chômage endémique dans le pays dont il juge encore peu suffisantes les solutions de résorption proposées par les militaires au pouvoir et mises en œuvre par le gouvernement. «Nous ne sommes pas ingrats envers le CTRI, a-t-il néanmoins assuré. Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) nous a libérés des griffes du PDG et ses alliés. Mais de grâce, ne nous ramenez pas dans la situation antérieure».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. messowomekewo dit :

    Au delà de l’euphorie générée par le « coup de libération » il faut bien admettre et on le constate tous les jours, M.Oligui est lui-même un produit du système. L’armée gabonaise est malgré tout le reflet des 56 ans de règne Bongo-pdg , il semble y avoir plus de généraux que d’homme de rang. Vous savez tous les critères pour avoir ce graal( galons de général).Clairement, ce n’est pas le CTRI qui peut faire le nettoyage souhaité et attendu. Les militaires ( les chefs) sont trop redevables au système déchu. Ali bongo n’incarne pas tout seul le système, loin s’en faut. Certains opposants(donneurs de leçons aujourd’hui)ont bien appartenu à cette nébuleuse qui a pu faire « des chiens, des ministres voire des généraux …

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