Au terme du préavis de grève qu’ils ont déposé successivement chez le président du Conseil d’administration et chez l’Administrateur directeur général (ADG), les six syndicats de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) ont convenu, à la suite de l’échange avec l’Inspection du travail de la localité et la direction générale, de mettre de l’eau dans leur vin. La grève générale illimitée n’a finalement pas débuté ce mardi 3 septembre comme annoncé. Des négociations entre les deux parties ont abouti à une accalmie pour la bonne marche de l’entreprise, en attendant la suite des négociations.

Des employés de Comilog récemment mobilisés dans le cadre du «quart d’heure social». © GabonReview

 

L’administration de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) et les six syndicats de l’entreprise ont finalement fumé le calumet de la paix. Après des négociations, rencontres diurnes et nocturnes, les choses semblent rentrer dans l’ordre au sein du premier producteur mondial de manganèse à haute teneur, filiale gabonaise du groupe Eramet. Les syndicats ne sont finalement pas entrés en grève ce mardi 3 septembre. Toute chose prouvant, selon certains, que les valeurs de dialogue, d’échange sont la meilleure arme pour régler les différends.

Pour aboutir à cette accalmie, il a fallu une rencontre, à l’initiative de l’inspection départementale du travail de la Lébombi-Leyou. Après plusieurs heures d’échanges, le 29 août dernier, elle a abouti à des conciliations de part et d’autre. Ainsi, l’inspection du travail, la direction générale et les représentants du Collectif des syndicats de la Comilog se sont assis autour d’une table.

On retient que lors de la séance de travail, l’Inspecteur du travail a rappelé plusieurs points importants à savoir la suspension du préavis de grève «conformément à l’alinéa 2 de l’article 393 du Code du travail en République gabonaise». 

S’agissant de la demande de départ des salariés, il est indiqué qu’«il ne peut être demandé par d’autres salariés, même s’ils occupent des postes de responsabilité au sein de l’entreprise». En définitive, précisent les parties, «ce type de demande n’est pas recevable au regard du Code du travail».  

Pour la suite des négociations, une nouvelle rencontre est prévue pour poursuivre les négociations entamées le 29 août 2024. La date sera communiquée par l’Inspection du travail.

Six syndicats, pour un peu plus de 2 000 employés, se sont mis en Collectif pour exiger de meilleures conditions de travail, la revalorisation des carrières et surtout le départ de l’ADG. Sauf que de passage au sein de l’entreprise et en dehors, les voix divergent. Les avis des agents sont partagés sur les revendications et surtout sur la méthode. Et toutes les parties, notamment cette majorité silencieuse, préconisaient la communication, le dialogue comme meilleure méthode de résolution de ce conflit, malgré les positions inflexibles de certains syndicalistes.

Regroupés en Collectif des syndicats de la Comilog, les six syndicats ont déposé, le 16 puis le 19 août, un préavis de grève respectivement chez le président du Conseil d’administration et chez l’ADG. Le document invoque «les négociations triennales jamais débutées sans préavis de grève, les négociations triennales jamais entièrement abouties, les résolutions du dialogue social ne sont pas appliquées (Suite des négociations triennales de 2020 : licenciements abusifs (Cas des agents de la carrière), PAP (Acquisition d’une parcelle à l’Estuaire, revalorisation du prêt interne), plan de carrière (les agents bloqués en catégorie depuis plusieurs années, les intérims non formalisés, intérim et avenants aux contrats du travail en violation de la convention collective), accusation et emprisonnement des travailleurs sans preuve formelle et sans respect de la procédure judiciaire (agent de la carrière accusée du vol de carburant, agent du CMM accusé de vol de cuivre)».

Ces revendications ont conduit à la demande de départ de l’ADG. Toute chose proscrite par le Code du travail. «Il y a de réels problèmes. Mais, il y a de l’exagération et de la récupération politique. Notre faute est d’aller chercher la tête du grand patron», déplorait un ouvrier de la mine à Moanda.

 
GR
 

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