L’universitaire et ancien ministre délégué aux Affaires sociales a animé mercredi 21 août à Mitzic, dans le département de l’Okano (Woleu-Ntem), une conférence-débat sur les enjeux du prochain référendum au Gabon. Une consultation dont l’issue, selon lui, définira inévitablement le nouveau visage du Gabon post-coup d’État.

Dr Jonathan Ndoutoume Ngome (à droite) pendant son exposé. © D.R.

 

Une vue de l’auditoire. © D.R.

La salle des mariages de l’Hôtel de Ville de la commune de Mitzic a refusé du monde ce mercredi 21 août à l’occasion de la conférence-débat organisée par la Délégation spéciale et animée par l’universitaire et ancien ministre délégué aux Affaires sociales, Dr Jonathan Ndoutoume Ngome, dont le thème a porté sur les enjeux du prochain référendum et la nécessité de voter «OUI» lors de cette consultation prévue avant la fin de l’année 2024. Face à ses interlocuteurs parmi lesquels le Délégué spécial en charge de la Commune de Mitzic, le colonel Charly Assame Méfane, le préfet du département de l’Okano, Thymoté Malama et les chefs de service de l’administration décentralisée, l’orateur, spécialisé en géopolitique, n’a pas hésité à faire étalage de ses connaissances, non sans partager son intime conviction.

En introduction, le conférencier a d’abord décrit le contexte politique et social actuel du Gabon presque un an après le coup dit de libération du 30 août 2023. La première partie a quant à elle consisté à définir le référendum et faire son historique au Gabon. Si l’universitaire a rappelé qu’il s’agit du troisième que le pays entend organiser après ceux de 1958 et 1995, il a indiqué qu’un référendum est un procédé par lequel une autorité politique consulte l’ensemble des citoyens et au cours duquel, le plus souvent, ceux-ci sont invités à répondre par «oui» ou «non» à une question dont l’autorité consultante a défini les termes. Le but étant de légitimer une décision politique par consultation des personnes concernées.

Moment d’échange. © D.R.

Les causes du 3e référendum 

Dans la deuxième partie de son exposé, le conférencier a décliné les causes de l’organisation du prochain référendum dans notre pays qui, selon lui, sont de trois ordres. Le premier étant la survenue du coup d’État du 30 août 2023. Et d’après Dr Jonathan Ndoutoume Ngome, un coup d’État, fut-il « coup de libération« , a forcément des raisons personnelles et des raisons officielles justificatives de ses auteurs. L’universitaire estime pour sa part que l’initiative des militaires comporte des raisons officielles qui tiennent.

«Depuis 1990, toutes les cinq élections présidentielles organisées au Gabon se sont terminées par des contestations post-électorales avec des destructions matérielles et surtout de nombreuses pertes en vies humaines dont les chiffres réels ne seront jamais connus. L’histoire ayant été écrite par les vainqueurs de l’époque. Toutes ont eu la contribution avérée ou non des forces de défense et de sécurité. Le pic des violences post-électorales a été atteint dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016 avec la prise d’assaut du QG de Jean Ping dont personne ne connaîtra jamais le nombre réel de victimes. Mais de victimes, il y en a eu et en grand nombre. À ce sujet, des plaintes avaient été portées à la Cour pénale internationale et ce dossier est resté pendant, donc non classé jusqu’aux élections de 2023. Les militaires gabonais, bras armés du pouvoir déchu, ne souhaitaient plus sûrement se réengager aux côtés de ce pouvoir pour massacrer les populations qui s’apprêtaient à contester les résultats annoncés par le CGE. Ce qui peut, entre autres, justifier ce coup d’État. L’armée finit toujours par retourner ses armes contre les bourreaux du peuple», a-t-il soutenu.

La deuxième raison justifiant ce référendum est la tenue en avril dernier du Dialogue national inclusif (DNI). Or, a-t-il rappelé, en prenant le pouvoir le 30 août 2023, et après avoir mis sur pieds les organes de la transition, le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI avaient décliné un chronogramme dont l’une des activités était la tenue d’une concertation des Gabonais du 2 au 30 avril dernier. C’est ce dialogue qui a jeté les bases, donné les grandes orientations et fixé les principes de la future constitution qui sera soumise aux mêmes Gabonais en vue de son adoption par voie référendaire dans les mois qui viennent.

L’adoption du projet de la nouvelle Constitution est la dernière raison justifiant ce référendum, selon le Dr Ndoutoume Ngome qui a indiqué qu’après que le DNI a défini les orientations et les principes de la nouvelle Constitution de la République gabonaise, le président de la Transition et le CTRI avaient la latitude de faire adopter la proposition de la nouvelle Constitution rédigée par une commission nationale constitutionnelle, mais ont choisi une autre option, celle voulant que la proposition de la nouvelle Constitution soit soumise au Parlement de transition transformé en une assemblée constituante pour les derniers amendements avant d’être soumise au référendum.

Moment d’échange. © D.R.

Les conséquences du OUI et du NON

La troisième et dernière partie de la conférence-débat était axée sur le vote du OUI ou du NON et leurs conséquences. D’après l’exposant, lors du référendum, une question sera formulée, à laquelle les électeurs répondront oui, non ou s’abstenir. Pour une fois qu’on demande à la population de se prononcer sur la loi fondamentale du pays, il serait souhaitable que ces populations se rendent massivement aux urnes, car il n’y a pas de candidat à cette élection. Le seul candidat c’est le Gabon qui demande qu’il soit doté d’une constitution dans laquelle la majorité des Gabonais doivent se retrouver et se reconnaître. Il faut donc éviter l’abstention et le vote nul qui serait l’introduction du bulletin du oui et le bulletin du non dans la même enveloppe.

Pour l’universitaire, les raisons de voter OUI sont à trouver dans la volonté du Président de Transition à restaurer les institutions au Gabon, les concordances entre la charte de la Transition, la constitution du 26 mars 1991 et les conclusions du dialogue national inclusif. Aussi, le Dr Jonathan Ndoutoume Ngome a-t-il donné les raisons pour lesquelles le NON doit être rejeté, à savoir l’insuffisance ou la faiblesse de la non-publication du projet de la constitution, l’unanimité impossible avec le contenu global du texte et surtout la recherche d’une crise politique au Gabon pour les promoteurs de NON. Ces derniers , selon le conférencier, cherchent à discréditer la Transition à travers le désaveu de la population pour ainsi justifier leur demande aux militaires de retourner dans leurs casernes en laissant le pouvoir politique aux civils.

En conclusion, selon le Dr Jonathan Ndoutoume Ngome, au regard des éléments ayant justifié la rédaction de la future loi fondamentale, il y a nécessité de voter du OUI lors du référendum à venir.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Rembourakinda dit :

    Vous, les pseudo intellectuels gabonais, vous n’avez pas été capables de tirer le pays vers le haut, toujours en train de pactiser avec le diable. Pauvre de vous. Pendant mes années de lycée, un compatriote, ministre de O. Bongo, était Docteur en physique nucléaire. C’est quoi le bilan ? Donc n’allez pas tromper les populations, bouffée l’argent qu’on vous donne et taisez-vous. Merci

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