Le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi, a plaidé pour un changement de stratégie de la Société équatoriale des mines (SEM), visant à la transformation d’une société de gestion de participations en une véritable société minière. Cette réforme pourrait permettre à la SEM de mieux contribuer à la diversification économique du Gabon, en renforçant son rôle dans l’exploitation directe des ressources minières.

Le directeur général de la Société équatoriale des mines, Jude Ngwa Emane, échangeant avec le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi. © D.R.

 

Le 13 septembre dernier, le directeur général de la Société équatoriale des mines (SEM), Jude Ngwa Emane, a été reçu en audience par le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi. Lors de cette rencontre, plusieurs défis actuels auxquels fait face la SEM ont été évoqués, tels que la tutelle administrative et financière, le besoin de lever des fonds pour une mise à jour de la carte minière nationale, et la gestion des dividendes générés par les participations de l’État gabonais dans les entreprises minières.

Face à ces enjeux, le ministre de l’Économie a mis en avant une vision stratégique novatrice, plaidant pour que la SEM évolue d’une simple société de gestion de participations à une société minière pleinement opérationnelle. Ce changement permettrait à l’entreprise publique de ne plus se limiter à la gestion des parts de l’État, mais de jouer un rôle actif dans l’exploration, l’exploitation et la transformation des ressources minières du pays.

Enjeux d’un changement de stratégie

La transformation de la SEM en une société minière aurait plusieurs implications majeures. D’abord, un tel changement donnerait à l’entreprise une autonomie accrue pour lever des fonds et entreprendre des projets miniers stratégiques, tels que la cartographie des ressources et la recherche de nouvelles carrières. Actuellement, la SEM se concentre principalement sur la gestion des participations de l’État dans des sociétés minières privées, ce qui limite son impact direct sur le développement du secteur.

En devenant une société minière à part entière, la SEM serait en mesure d’initier et de mener ses propres projets d’exploration et d’exploitation, renforçant ainsi la souveraineté minière du Gabon. Le pays pourrait mieux valoriser ses ressources naturelles en garantissant que les bénéfices des projets d’extraction profitent davantage à l’économie nationale, plutôt que de dépendre uniquement des partenariats avec des entreprises étrangères.

Cette nouvelle stratégie répond à une ambition nationale plus large : celle de diversifier l’économie du Gabon pour assurer un développement durable. Le secteur minier représente une opportunité clé pour atteindre cet objectif, en particulier dans un contexte où le Gabon cherche à réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

Une SEM renforcée, avec des capacités d’exploitation directe, pourrait non seulement accroître les revenus de l’État, mais aussi générer des emplois dans des régions souvent marginalisées. De plus, une gestion plus active des ressources minières permettrait au Gabon de mieux contrôler ses chaînes de valeur, depuis l’extraction jusqu’à la transformation locale des minerais, maximisant ainsi les retombées économiques.

Pour mener à bien cette transition, la SEM devra également renforcer sa gouvernance et ses interactions avec les différentes entités de tutelle. Le ministre a insisté sur la nécessité pour la SEM de partager régulièrement son plan stratégique, de verser les dividendes générés au Trésor public, et d’améliorer la transparence à travers des comptes rendus réguliers aux ministres concernés. Une telle réforme structurelle pourrait également améliorer la gestion des fonds publics investis dans le secteur minier.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Shaq Hilaire dit :

    Bonne perspective, accelerons la cadence.

Poster un commentaire