En tournée dans la province du Haut-Ogooué, le président de la Transition a lancé les activités d’exploitation du complexe minier de Baniaka. Un complexe polymétallique pour lequel Reminac a obtenu le permis d’exploitation du minerai de fer. Baniaka est désormais prêt pour son développement ; et en tant que garant des actifs de l’État dans le secteur minier au Gabon, la Société équatoriale des mines (SEM) devrait opérer pour l’exploitation de l’or.

Brice Clotaire Oligui Nguema entouré des membres du CTRI, du gouvernement et directeur général de la SEM à Baniaka. © D.R.

 

Le complexe minier de Baniaka a accueilli le 19 juillet le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. En tournée républicaine, le général président a mis à profit l’étape de la province du Haut-Ogooué pour lancer les activités d’exploitation de ce complexe polymétallique pour lequel l’entreprise minière Genmin à travers sa filiale Reminac, a obtenu le permis d’exploitation du minerai de fer. «Baniaka, qui sera une mine de fer commerciale à grande échelle, a été identifié grâce une première prospection géologique faite en 2012», a déclaré Patrice Raimbault, le directeur des Relations gouvernementales du groupe Genmin et vice-président de l’Union minière di Gabon (Umiga). 

Depuis cette époque, a-t-il indiqué, seulement 18% du potentiel a été systématiquement étudié avec près de 46 km de forage. Un potentiel qui définissait déjà une ressource minérale de fer rentable et certifiée, de plus de 750 millions de tonnes «augurant par extrapolation à la présence d’un niveau de ressources globale approchant les 4 milliards de tonnes», dit-il. Patrice Raimbault parle d’une évaluation sociale et environnementale, des études technico-économiques et de faisabilités qui ont abouti «à l’attribution en décembre 2023, d’un premier permis d’exploitation à grande échelle d’une durée de 20 ans».

Première extraction de minerai de fer, fin 2025

«Baniaka est maintenant prêt pour son développement», a-t-il assuré en présence de Giuseppe Ariti, l’administrateur général de Reminac, le ministre des Mines Gilles Nembé, Jude Ngwa Emane le directeur général de la Société équatoriale des mines (SEM) et bien d’autres personnalités en plus du président de la Transition. Le groupe auquel appartient Reminac travaille désormais sur le document de la Convention minière avec le ministre des Mines pour discuter des amendements. Ce, en vue de l’élaboration d’un texte final qui répondra aux attentes de toutes les parties impliquées. «Ce qui nous permettra, dès sa signature, de pouvoir finaliser le financement du projet et d’assurer la première extraction de minerai de fer, fin 2025», a-t-il indiqué.

À Baniaka, Reminac prévoit de développer en premier lieu une exploitation minière de minerai de fer de 5 millions de tonnes par an. Ce qui devrait créer 700 emplois directs et générer un peu plus de 2 000 emplois indirects grâce à l’approvisionnement local en biens et services. L’entreprise assure que son activité aura un effet multiplicateur significatif sur l’économie, en générant un chiffre d’affaires annuel de plus de 330 milliards de francs CFA. «Dans les 3 à 4 ans, après le début des opérations commerciales, la mine de Baniaka sera entièrement connectée au chemin de fer Transgabonais, par la construction et la mise en service d’un accès ferroviaire de 65 km» a affirmé Patrice Raimbault.

Quelques clichés de la visite du présient de la Transition à Baniaka. © D.R.

La SEM, garant des actifs de l’État gabonais dans le secteur minier

L’entreprise qui prévoit la construction de sa voie ferrée souligne que pour une période limitée de 3 à 4 ans, le minerai sera acheminé vers le Transgabonais via une route de transport privée et dédiée. «Aucune route publique ne sera utilisée, et aucun transport de minerai ne passera à travers ou à proximité des centres de population», a assuré Patrice Raimbault selon qui, la connexion de Baniaka au Transgabonais permettra à Reminac d’accroitre la production de minerai de fer à 10 millions de tonnes par an voire 29 millions de tonnes par an à l’aide de nouveaux investissements visant à pousser la capacité logistique du Transgabonais.

Le changement d’échelle de production, soutient-il, verra une croissance du chiffre d’affaires avec à la clé, une augmentation des contributions de Reminac au budget de l’État et à celui dirigé vers les communautés autour de Baniaka, ce complexe riche de fer, manganèse et autres métaux précieux dont l’or. Garant des actifs de l’État gabonais dans le secteur minier, la Société équatoriale des mines (SEM), qui s’est d’ailleurs activée pour la visite du président de la Transition, devrait opérer pour l’exploitation de l’or. La SEM se réjouit d’ailleurs du démarrage de ce projet, «une excellente nouvelle pour les régions de Bakoumba et Boumango» et «une contribution majeure au développement local».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Malho dit :

    Au gabon, les dirigeants ne réfléchissent pas pour le long terme ! On ne voit que l’enrichissement rapide et facile par l’exploitation des ressources minières. La situation n’est pas encore claire pour le fer de belinga, et tout de suite on veut se mettre à exploiter un autre gisement à baniaka !! Diantre qu’allez vous léguer aux générations futures si vous vous lancez dans l’exploitation tout azimut de tout ce que le pays possède comme ressources ? À un moment donné, lorsqu’on se dit dirigeant, on doit réfléchir de manière poussée sur les solutions à implementer pour trouver du travail à tout le monde pour que le pays se retrouve dans une situation de plein emploi.

  2. messowomekewo dit :

    Cette frénésie d’exploitation des ressources ne vise qu’une chose: faire croire que le Gabon tire l’essentiel de ces revenus du G2, par conséquent le pouvoir doit y rester. De même, il n’est pas faux de penser que « le coup de libération » ne fut qu’un stratagème pour empêcher AOO d’accéder au pouvoir. En effet, les gabonais étaient prêts à en découdre avec le système bongo-pdg, aussi dans la perspective d’une victoire du bloc d’Alternance 2023, les tenants du système ont anticipé en organisant une « révolution de palais ». Aujourd’hui, en coulisses, on voit bien que tout est organisé pour empêcher certains de prendre part à la compétition à venir. Il faut bien que le CTRI comprenne que nous sommes las de voir le pays dans les mains des mêmes incapables, tous ces jouisseurs qui pensent que tout leur est dû par le simple fait de leur appartenance à une région/ethnie, alors que le pays aspire à un meilleur développement et dispose des cadres compétents pour y parvenir.

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