Meurtre de Michaela : Paul-Marie Gondjout ordonne la réincarcération des deux ados

Incarcérés en août 2023 après leurs aveux de viol et de meurtre, Siadous Rapono Erwan Bradyn et Nounamo Christ Anderson ont bénéficié d’une mesure de liberté provisoire suscitant l’indignation d’une bonne partie de l’opinion. L’affaire étant toujours en cours, le ministre de la Justice a ordonné le 27 août la réincarcération des deux adolescents.

Les présumés coupables présentés au 20h de la télévision nationale. © GabonReview (Capture d’écran)

Siadous Rapono Erwan Bradyn et Nounamo Christ Anderson regagneront-ils les geôles de Gros-Bouquet à Libreville ? Au Gabon, une bonne partie de l’opinion souhaite qu’il en soit ainsi. Les 14 août 2023 alors qu’ils étaient respectivement âgés de 16 et 17 ans, ils avaient été placés sous mandat de dépôt à la Prison centrale de Libreville, dans le cadre d’une information judiciaire, pour des faits de viol et meurtre sur Ngoua Michelle Dorothée, dans la nuit du 8 au 9 août 2023 au quartier Sociga. Alors que l’information judiciaire est toujours en cours, les deux frères qui relatant les circonstances de ce drame avaient fait des aveux publics ont bénéficié d’une mesure de liberté provisoire suscitant ainsi un tollé.

Une enquête pour déterminer les responsabilités individuelles

Selon un communiqué du ministre de la Justice qui a instruit le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville aux fins de lui faire parvenir un rapport sur les circonstances de cette libération, les deux inculpés suite à leurs demandes, ont bénéficié d’une mesure de liberté provisoire accordée par le juge d’instruction le 22 décembre 2023. Non satisfait par cette mesure d’élargissement, le parquet de la République a fait appel, mais dans un arrêt daté du 25 avril 2024, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel judiciaire de Libreville a confirmé l’ordonnance de mise en liberté provisoire du Juge d’instruction.

Ils ont donc été mis en liberté et le journal L’Union informe que le grand frère se pavane à Port-Gentil tandis que le petit-frère présumé auteur du meurtre a été envoyé en France par ses parents après sa libération. «Ce dernier nargue même les victimes en postant des vidéos sur les réseaux sociaux», note le quotidien gabonais. Jugeant la situation «aussi intolérable qu’inacceptable», Paul-Marie Gondjout a ordonné «au procureur général de prendre toutes les dispositions légales pour l’incarcération immédiate des deux personnes incriminées». Il a par ailleurs instruit l’Inspection générale des Services judiciaires, aux fins d’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités individuelles éventuelles, en vue de l’application stricte de mesures disciplinaires conséquentes.

Les faits…

Pour rappel, donnant chacun leur version des faits, l’aîné des frères, par ailleurs petit ami de la défunte qui elle était âgée de 18 ans, expliquait qu’il l’avait fait venir chez eux à la maison familiale aux environs de minuit et qu’ils avaient eu des rapports sexuels. Après qu’ils aient terminé, son cadet se s’était rapproché de lui pour lui demander s’il pouvait également coucher avec la jeune fille. Chose à laquelle Chris Anderson se serait catégoriquement opposé avant de s’endormir avec sa petite amie. Erwann Bradyn pour sa part, expliquait que pendant que son grand frère dormait, il a invité la jeune fille à prendre une bière à la terrasse de la maison.

Pendant ce temps il aurait fait des attouchements à la victime à qui il aurait proposé d’avoir des rapports sexuels. Chose qu’elle aurait rejetée avant de demander à rentrer chez elle alors qu’il était environ 3h du matin. En la raccompagnant jusqu’à l’ancienne Sobraga, les deux jeunes se seraient embrassés. Erwann aurait à nouveau tenté de retirer le pantalon de la jeune fille au point de la faire tomber par le visage sur un caillou. Voyant que la jeune fille n’opposait plus aucune résistance, le jeune homme finira par accomplir sa basse besogne avant de rentrer chez lui, la laissant couchée là. Le 9 août son corps avait été découvert sous l’échangeur de l’ancienne RTG.