Menaces d’arrestation d’Ange Kevin Nzigou : La réprobation de l’OIAD
Ange Kevin est depuis quelques jours menacé d’une arrestation par le B2 en raison de sa participation, dans le cadre de sa profession, à la vente d’une barge appartenant au Groupement Santullo. Le 15 décembre, l’Observatoire international des avocats en danger (OIAD) a condamné ces menaces sans fondement qui, selon l’organisation, laissent croire à un acharnement contre un avocat à cause de son combat à faire respecter les règles de droit au Gabon.
L’Observatoire international des avocats en danger (OIAD) a condamné le 15 décembre, les menaces d’arrestation par le B2 dont est victime Ange Kevin Nzigou. Il y a quelques jours, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, maitre Lubin Ntoutoume, a reçu une correspondance du procureur de la République faisant état de son intention de faire arrêter et entendre l’avocat par les services de la contre ingérence (B2).
Cette démarche serait motivée par la participation d’Ange Kevin, dans le cadre de sa profession d’avocat, à la vente d’une barge appartenant au Groupement Santullo Sericom dont la cession a été conclue par acte notarié.
Pour l’OIAD, cette procédure «est irrégulière. Elle vise surtout à réduire Ange Kevin au silence et de l’empêcher de poursuivre ses missions de défense», déplore l’organisation rappelant que «conformément à la législation gabonaise, un avocat ne peut être mis en cause que par le premier des juges d’instruction, à l’exclusion de toute autre autorité judiciaire ou de poursuite».
Dans sa déclaration, l’OIAD regrette que «les poursuites dont est victime Ange Kevin sont entamées alors que le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire vient de nouveau d’émettre un avis d’une extrême sévérité contre le Gabon, à raison du non-respect des règles de procédure pénale et de la pratique généralisée de la détention arbitraire».
Condamnant fermement la démarche des autorités contre le jeune avocat, «dont tout laisse croire qu’il s’agit d’une intimidation, l’OIAD les a appelées à abandonner toutes les poursuites». L’organisation a rappelé par la même occasion qu’aux «termes des principes de base relatifs au rôle du barreau des Nations unies, les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue».
L’OIAD précise en outre que les «avocats ne doivent pas être assimilés à leurs clients ou à la cause de leurs clients du fait de l’exercice de leurs fonctions». A en croire l’OIAD, les menaces et intimidations dont est victime Ange Kevin Nzigou ont un lien avec son indépendance et le fait qu’il ait défendu certains opposants politiques. «C’est dans ce contexte difficile qu’il a, à plusieurs occasions, reçu des menaces et qu’il fait l’objet de poursuites sans fondement», a regretté l’OIAD.
1 Commentaire
Bjr. La frontière pour ces personnes entre l’intimidation et le répression est mince. Il faut lire le Droit tout simplement et situer les Responsabilités. Quel gâchis quand même !!!Amen.