Au Gabon où au terme d’une assemblée générale le 9 janvier, le Syndicat national des greffiers (Synagref) décidait d’entrer en grève illimitée dès ce lundi 13 janvier, le ministre de la Justice s’est dit surpris. Paul-Marie Gondjout qui assure que les points de revendications sont en voie de satisfaction, accuse les grévistes de nourrir des desseins inavoués et exige d’eux le respect de la loi relative au droit de grève au Gabon.

Paul-Marie Gondjout, le ministre de la Justice, Garde des sceaux. © GabonReview

 

Alors que les greffiers au Gabon pourraient débuter un mouvement de grève générale illimitée, le ministre de la Justice assure que le Syndicat national des greffiers (Synagref) n’a pas respecté les dispositions de l’article 21 de la loi n°18/92 du 18 mai 1993 fixant les conditions de constitution et le fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’Etat, qui précisent qu’«en cas de non conciliation dans les 8 jours, un procès-verbal est dressé séance tenante et transmis au Premier ministre, chef du gouvernement, qui désigne en accord avec les parties un médiateur». «Les négociations n’ont jamais été interrompues», assurent les services de Paul-Marie Gondjout.

Quid des 4 principaux points de revendications ?

Ils en veulent pour preuve, «les résolutions prises d’accord-parties au terme des travaux du 7 janvier 2025». Paul-Marie Gondjout se dit surpris de l’annonce du mouvement de grève d’autant plus que, Christ Ndong, le président du Synagref, aurait plutôt parlé d’une évolution positive de la prise en compte de revendications. Celles-ci s’articulent essentiellement autour de quatre points dont l’adoption d’un nouveau statut des greffiers pour lequel une commission composée de représentants de l’administration centrale, des membres du Synagref et du Syndicat des greffiers du Gabon (SGG) a été mise en place courant janvier 2024 afin d’y travailler.

Le texte entièrement examiné et validé par les deux parties le 7 janvier 2025, serait en voie d’être transmis au Secrétariat général du gouvernement ; le reclassement général exceptionnel des greffiers aurait été intégralement réalisé par décret n°0148/PT-PR/MJGS portant reclassement à titre exceptionnel de 274 greffiers, signé le 4 avril 2024 par le président de la Transition ; l’établissement des cartes professionnelles dont des spécimens de macarons destinés aux magistrats, greffiers et autres personnels auraient été présentés aux membres du Synagref avant leur production imminente effective ; et l’achat des costumes d’audience qui auraient fait l’objet d’une commande, est en attente de règlement par le Trésor Public.

Soupçon de desseins inavoués et actes antipatriotiques

Paul-Marie Gondjout dit s’être attelé à améliorer les conditions de vie et de travail des greffiers à travers la dotation en moyens roulants à l’ensemble des greffiers en chef et secrétaires en chef des juridictions pour un total de cinquante véhicules ; la revalorisation du traitement salarial de 274 greffiers consécutive au reclassement exceptionnel et son implication personnelle dans l’élaboration et l’aboutissement du projet de statut particulier. Le ministre de la Justice aurait voulu qu’en cette période de Transition, aucun mouvement de grève ne soit déclenché au sein des juridictions. Il accuse certains personnels judiciaires de nourrir «des desseins inavoués», au point de poser «des actes antipatriotiques de nature à paralyser l’appareil judiciaire».

Paul-Marie Gondjout instruit tous les chefs de juridictions de veiller à l’application stricte des dispositions légales en matière de droit de grève. S’il rappelle qu’en application des dispositions de l’article 26 de la loi nº18/92 la responsabilité des syndicats et des grévistes est engagée en cas de débordement du mouvement et qu’ils répondent du ou des dommages causés aux personnes ou aux biens, il exige des agents en grève le respect du principe de la liberté de travail. «Ils ne doivent en aucun cas empêcher l’accès aux lieux de travail des personnels non-grévistes et de ceux chargés d’assurer le service minimum», a-t-il prévenu.

 
GR
 

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