Médias : Vers un mécanisme d’aide à la presse ?
Le sénateur Flavien Franck Rebela vient de faire une proposition de loi en vue d’une rationalisation du soutien accordé par l’Etat aux médias privés.
S’achemine-t-on vers la mise en place d’un mécanisme d’aide à la presse ? Il est, tout cas, permis d’y croire si l’on se réfère au plaidoyer livré, le 2 octobre dernier, par Flavien Franck Rebela. Face à ses collègues de la Commission des Finances, le sénateur de Port-Gentil a présenté une proposition de loi portant création, organisation et fonctionnement d’une aide financière publique de soutien aux médias privés nationaux des secteurs de la presse écrite, de l’audiovisuel, de la presse en ligne et des agences de presse. Un texte qui devrait combler les disparités, injustices et manquements observés lors de la répartition des 500 millions de francs de subvention octroyés chaque année à la presse depuis 2003. «Il est plus qu’urgent de légiférer sur cette subvention, afin de lui donner un cadre juridique qui mettra fin à ce pourrissement aux conséquences néfastes pour notre société», a expliqué l’auteur de la proposition de loi.
De manière générale cette proposition de loi vise à améliorer les performances des médias, mieux encadrer la répartition de l’aide à la presse par la mise en place de normes, critères et obligations d’éligibilité, instaurer la transparence absolue dans l’utilisation de l’aide, augmenter la subvention actuelle par l’apport d’un infime pourcentage de ressources tirées des taxes auprès des sociétés de téléphonie mobile, mettre en place une coordination administrative et technique permanente de l’aide placée sous l’autorité du Premier ministre, discipliner les entreprises de communication, etc. «Pour des missions et statuts identiques, tous les secteurs de la communication doivent recevoir le même traitement», a souligné l’initiateur du texte.
Soulignant que l’aide à la presse n’est pas une exclusivité du Gabon, comme le pensent certains, Flavien Franck Rebela estime qu’elle pourrait s’évaluer à 2 milliards de francs. «En Afrique, elle existe en Guinée, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces quelques pays, grâce à la mise à disposition d’importantes sommes qui se chiffrent en milliards de francs CFA. En France, pays de référence s’il en est, l’aide à la presse est instituée depuis 1955. Elle a d’ailleurs été consolidée le 13 janvier 2010 par une nouvelle loi», a-t-il soutenu. L’adoption de cette proposition de loi permettrait d’autonomiser davantage la presse nationale, élargir les espaces de liberté et donner un nouveau souffle à la liberté d’expression, si essentielle au développement de la démocratie.
2 Commentaires
Très bonne initiative ! Mais, je suis persuadé qu’elle n’aboutira pas au Gabon sous l’ère alio-emergentielle. Il faudra ressortir cette proposition plus tard quand un nouveau système politique verra le jour … bientôt !
Très bonne initiative.
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