La convocation de Maïs Mouissi, tout récent ministre de l’Économie et des Participations, par la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) a suscité un vif débat, alimenté par un flot de rumeurs et de spéculations. Alors que cette démarche pourrait relever d’une procédure administrative courante, le climat médiatique a favorisé des interprétations hâtives, soulignant les tensions autour de la lutte contre la corruption et la gestion des affaires publiques.

Mays Mouissi sera devant la CNLCEI ce lundi 20 janvier 2025. S’il reste qu’une convocation ne signifie pas culpabilité, il y a aussi qu’un climat de spéculations hâtives peut nuire à la recherche de la vérité. © GabonReview

 

Le week-end dernier, la convocation de Maïs Mouissi, ancien ministre de l’Économie et des Participations, par la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), a suscité un débat intense. D’abord prévue pour vendredi dernier puis reportée à ce lundi 20 janvier 2025 en raison des cérémonies de passation des charges au gouvernement, cette convocation a fait l’objet de nombreuses interprétations dans les médias et sur les réseaux sociaux. Alors que certains évoquent des soupçons de malversations, d’autres, notamment des sources du ministère concerné, soulignent qu’il est question d’une démarche administrative routinière. Si Charles M’ba, le ministre du Budget et des Comptes Publics, y est également convoqué, seul Mays Mouissi a abondamment alimenté la bande.

Des rumeurs amplifiées par un contexte médiatique

Plusieurs médias ont en effet rapporté que Maïs Mouissi aurait été convoqué pour répondre à des accusations portant sur la gestion de fonds publics durant son mandat. Les commentaires relayés évoquent des détournements présumés ayant servi à des acquisitions immobilières, notamment une résidence à Akanda estimée à un milliard et demi de francs CFA. Ces affirmations, souvent non étayées, ont rapidement circulé, alimentant un climat de suspicion.

Ces allégations n’ont cependant pas été confirmées par des sources officielles. Elles reposent en grande partie sur des interprétations de la convocation, sans qu’aucune preuve n’ait été rendue publique à ce jour. Ces spéculations illustrent la complexité de l’enjeu : une transparence attendue dans la gestion publique confrontée aux risques de désinformation.

Les contours de la procédure en cours

Le courrier adressé pour information au Procureur de la République par la CNLCEI, que GabonReview a consulté, indique que des procédures d’investigation ont été ouvertes contre plusieurs entités administratives, entreprises para-étatiques et responsables. Parmi elles figure le ministère de l’Économie et des Participations, tout récemment dirigé par Mays Mouissi, cité aux côtés d’autres institutions telles que le ministère du Budget et des Comptes publics, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), et la Caisse nationale d’assistance médicale et de garantie sociale (CNAMGS). Sont également listées, la Société de patrimoine, des infrastructures numériques (SPIN), le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), la Mairie centrale de Libreville, et Monsieur Ali Akbar Onanga, ancien Secrétaire général du gouvernement. Selon la lettre au Procureur de la République, ces investigations concernent des soupçons de détournement de fonds publics, de corruption, d’enrichissement illicite et de conflits d’intérêts.

Cette convocation devrait donc être comprise comme une étape dans un processus de vérification plus large. En tant qu’ancien responsable du ministère concerné, Mays Mouissi pourrait simplement être invité à fournir des informations ou à éclairer des points spécifiques liés à sa gestion. Il pourrait également être auditionné en tant que témoin, notamment si l’enquête cible des personnes ou entités ayant collaboré avec son ministère. À ce stade, rien n’indique que Mays Mouissi est personnellement accusé, bien que son rôle passé dans une institution sous enquête place sa gestion sous un examen minutieux.

Entre attentes de transparence et présomption d’innocence

L’affaire révèle et rappelle les attentes du public en matière de transparence dans la gestion des finances publiques. La convocation de figures gouvernementales comme Mays Mouissi, qu’elle soit administrative ou liée à des soupçons, reflète la nécessité pour les autorités de garantir une communication claire pour éviter toute confusion. En parallèle, la médiatisation rapide de cette procédure fait montre des risques d’interprétations hâtives pouvant nuire à la compréhension des faits.

Pour Mays Mouissi, cette convocation est l’occasion d’apporter des éclaircissements sur les pratiques de son ministère. Elle devrait également permettre à la CNLCEI de mener ses investigations en recueillant des informations susceptibles d’établir des responsabilités éventuelles. En attendant les conclusions des enquêtes, il est essentiel de préserver la présomption d’innocence et de garantir que les mécanismes de lutte contre l’enrichissement illicite soient menés de manière rigoureuse et impartiale.

Au-delà de la personne convoquée, l’épisode du week-end amène à déplorer le buzz hâtif. Il met en évidence les risques de désinformation et d’interprétations précipitées, qui peuvent porter atteinte à la présomption d’innocence et à la sérénité des enquêtes. Ce climat rappelle la nécessité d’un traitement rigoureux et équilibré des affaires publiques

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Omva dit :

    Heuu, on l’a déja viré, il faisait trop bien ou quoi ?

  2. Akoma Mba dit :

    Ne nous jetez pas la poudre aux yeux. L’argent du Covid que le chouchou de la santé avait détourné. Rien n’y fut fait. Le cas de Mouissi est flagrant. On parle de détournements et Rétrocommissions. Des milliards. Pauvre Oligui Nguéma. Ali vous avait pourtant averti. A l’allure où on va les détournements vont battre le record des Bongo. Il faut du neuf. Changez tout le Gouvernement!

Poster un commentaire