Maryse Condé : «Une femme, une œuvre, un engagement», le vibrant hommage du Club Littérature Verte
Voix majeure de la littérature antillaise et noire de langue française, Maryse Condé, de son vrai nom Marise Liliane Appoline Boucolon, est décédée, le 2 avril dernier en banlieue de Marseille (France), à 90 ans. Lauréate, en 2018, du prix Nobel alternatif, elle a été célébrée, le 26 avril, à l’initiative du Club Littérature Verte, à l’Université Omar-Bongo de Libreville. Une opportunité pour cette association de rendre un vibrant hommage à la «Grande dame», cette globe-trotter qui «sondait les conflits entre et au sein de la culture occidentale, de la culture africaine et de la culture caribéenne».
Journaliste, professeure de littérature et surtout dramaturge et écrivaine francophone, Maryse Condé, décédée le 2 avril, a été célébrée, le 26 avril 2024, à l’Université Omar-Bongo (UOB) à l’initiative du Club littérature verte. À travers son activité «Arbre à Livres» autour du thème «une femme, une œuvre, un engagement», cette association a mis les petits plats dans les grands afin d’honorer la mémoire et de rendre hommage à cette icône de la littérature antillaise et africaine. Toute chose ayant permis de valoriser, au sein de cet espace académique, l’œuvre littéraire, la richesse intellectuelle et historique qu’elle lègue à la postérité.
Maryse Condé a commis de nombreux ouvrages littéraires parmi lesquels son roman historique, le plus connu en deux tomes, «Ségou» qui raconte le destin de trois frères, retrace la chute du royaume bambara de Ségou, ou encore son texte autobiographique, «Le Cœur à rire et à pleurer : contes vrais de mon enfance», en passant par de nouvelles interprétations de la littérature occidentale. À l’UOB, il était donc question de revisiter son œuvre.
La cérémonie s’est déroulée en trois parties axées sur la présentation de la biographie et de la bibliographie de Maryse Condé, une lecture oralisée de son œuvre et un échange autour du thème «Maryse Condé et l’Afrique» dirigé par le docteur Jean Ruffin Moussaoudji.
Dans la première partie intitulée «il était une foi Maryse Condé», l’organisation a permis de savoir qui était Maryse Condé via la présentation de sa vie d’écrivaine et son rapport avec la littérature. «Cela s’est fait sous une forme narrée. Le but était de dévoiler les talents artistiques des étudiants et de faire connaitre la vie de l’auteure sous une forme ludique», a fait savoir la promotrice du club «Littérature Verte» et organisatrice de «L’arbre à livres», le professeure Léa Zame Avezo’o.
L’événement a également permis de présenter l’immense œuvre de l’écrivaine, partant du théâtre au roman, en passant par la poésie, l’essai et la littérature de jeunesse.
Pour la deuxième partie, elle était articulée autour d’une «oralisation» des morceaux choisis. «Autrement dit, les étudiants ont oralisé 13 extraits de romans et pièces de théâtre de Maryse Condé. Cette «oralisation» avait pour objectif de faire découvrir à l’auditoire la belle et richissime plume de l’écrivaine», a expliqué le Pr Zame Avezo’o.
Un extrait audio de l’hommage national à Maryse Condé, du lundi 15 avril, à Paris, a été diffusé avant que la dernière partie de cette manifestation animée par le Dr Jean Ruffin Moussaoudji ne s’appesantisse sur «Maryse Condé et l’Afrique».
Dans son propos, il a analysé les rapports entre l’auteure et le continent des origines. Il y a décelé cinq (5) figures comme sources vitales de l’écriture de la «Grande dame». Elle repose en effet, selon lui, sur «la diaspora des Antilles ; la découverte de Césaire et le combat de l’éveil africain à Paris ; l’Afrique retrouvée en Guinée ; l’Afrique écrite ou immémoriale et l’Afrique dans la mondialisation».
Pour le Dr Jean Ruffin Moussaoudji, «l’œuvre de l’écrivaine baigne dans la reconstruction d’un passé glorieux perdu, souillé et prône la fierté d’une identité noire». «Cet engagement nourrit son œuvre d’une saveur universelle dans laquelle l’Afrique occupe une place prépondérante», a-t-il indiqué.
Avant de clore cet événement, un débat a eu lieu entre étudiants, participants et d’autres enseignants-chercheurs. Chacun s’est exprimé par rapport à la thématique centrale.
À noter que cette cérémonie d’hommage a été rehaussée par les présences du doyen de la Faculté de lettres et sciences humaines, le Pr Serge Loungou, du Responsable de la formation doctorale L.A.I.C, le Pr Pierre Claver Mongui, et des Pr Flavien Enongoué, Gaël Pambou-Ndiaye, Noël Bertrand Boundzanga et Dacharly Mapangou.
Maryse Condé est née le 11 février 1934 à Pointe-à-Pitre. Elle a définitivement rangé sa plume le 2 avril 2024. Journaliste, dramaturge, professeure de littérature et écrivaine francophone, elle se réclamait de l’indépendantisme guadeloupéen.
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