Mandji Battle Dance : quand l’art urbain combat les fléaux sociaux
À travers des chorégraphies engagées, les finalistes du Mandji Battle Dance ont sensibilisé le public de Port-Gentil aux problématiques qui touchent la jeunesse gabonaise. Organisé par le label Anouva Production, ce spectacle a réuni de nombreux jeunes issus de milieux défavorisés autour d’une soirée mêlant performance artistique et messages de prévention contre la drogue, le harcèlement scolaire, l’addiction aux réseaux sociaux et la corruption. Une initiative saluée tant par les autorités locales que par les artistes.
Le label Anouva Production a organisé, le 27 décembre, dans la salle Canal Olympia (Mandji Ozangué), un spectacle de danse engagé. Le battle, ainsi que le jeunes nomment la manifestation artistique, avait pour objectif de sensibiliser la jeunesse aux problématiques actuelles telles que la drogue, le harcèlement scolaire, l’addiction aux réseaux sociaux et la corruption.
Lors de prestations libres, quatre groupes de danse – Intervention Rapide, QLF Crew, No Limit, Révolution et Power Dreams – finalistes de la 3e édition du Mandji Battle Dance, ont proposé des chorégraphies porteuses de messages de sensibilisation. Carmen Ndaot-Mbindaga, promotrice de l’événement, s’est réjouie du succès de la soirée : «Je pense que le public a été satisfait et les danseurs ont donné le meilleur d’eux-mêmes, et on ne peut qu’être satisfait ! L’objectif a été atteint car nous voulons faire passer un message aux jeunes.»
La représentation de vendredi fait suite à la finale de la 3e édition du Mandji Battle Dance, ayant eu lieu du 10 juillet au 10 août dernier sur la place de la Concorde, dans le 3e arrondissement de Port-Gentil. L’événement a notamment accueilli de nombreux jeunes issus de familles d’accueil, d’orphelinats et de milieux défavorisés.
«On peut sensibiliser autrement par le pouvoir des mots, par la parole, par des chorégraphies thématiques qui ont permis aux danseurs, au travers de l’expression corporelle, de s’exprimer sur les maux tels que la drogue, le harcèlement en milieu scolaire, la corruption et les addictions aux réseaux sociaux», a expliqué Mme Ndaot-Mbindaga.
Un engagement social fort
Depuis plusieurs années, la promotrice du Mandji Battle Dance œuvre pour que la jeunesse se détourne de ces fléaux qui ternissent l’image de la société. Le spectacle d’Anouva Production s’inscrit dans le respect des droits de l’enfant, notamment l’accès aux loisirs et aux activités récréatives, conformément aux engagements internationaux ratifiés par le Gabon.
Carina Flora Dibata, directrice provinciale des Affaires sociales, n’a pas manqué de souligner : «Les loisirs sont nécessaires au développement psycho-affectif de l’enfant, et c’est un élément nécessaire pour son équilibre.» Dans cette optique, le label Anouva Production a offert près de 100 places gratuites aux enfants en situation de vulnérabilité, notamment ceux vivant avec un handicap, les malentendants, les personnes trisomiques et celles présentant une déficience intellectuelle.
«De telles activités de sensibilisation sont à intensifier sous plusieurs autres formes tournant autour des centres d’intérêt de cette jeunesse», a préconisé Mme Dibata.
Une jeunesse face à ses défis
L’insécurité et la violence croissantes dans les villes gabonaises, faisant régulièrement la une de l’actualité, sont largement attribuées à la jeunesse. Une situation préoccupante que Nanda, poétesse, slameuse et chanteuse, analyse ainsi : «Ce sont les maux aujourd’hui qui minent notre jeunesse. On sait que pour bâtir notre pays, on a forcément besoin de cette jeunesse car c’est elle qui fera demain. On a besoin de la sensibiliser et de l’éduquer pour qu’elle soit meilleure demain, on œuvre pour redresser cette jeune pousse pour qu’elle soit géante demain. »
La slameuse gabonaise aborde dans ses textes des thématiques contemporaines telles que la corruption dans les établissements scolaires et les hôpitaux, ainsi que les dérives liées aux réseaux sociaux, comme la quête effrénée de « likes » et le scrolling compulsif.
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