«Mamba» : une opération spéciale contre Santullo ?

Ouverte peu après la réélection d’Ali Bongo en 2016, l’opération anticorruption baptisée « Mamba » aurait visé spécialement l’homme d’affaires italien Guido Santullo dont la veuve accuse aujourd’hui le président gabonais d’en avoir fait une affaire personnelle.

L’opération Mamba aurait visé spécialement l’homme d’affaires italien Guido Santullo. © Gabonreview
«Mamba» n’aurait-elle été qu’une opération politique comme l’ont soupçonné plusieurs leaders de l’opposition et certains membres de la société civile à l’époque ? Si les autorités ont toujours nié cette accusation, 5 ans après l’ouverture des enquêtes s’étant soldées par des arrangements pour les principaux mis en cause, Karen Santullo conclut que cette affaire visait principalement son époux décédé en 2018.
Dans une lettre datée du 12 avril 2022 adressée à Ali Bongo, la PDG du Groupement Santullo-Sericom Gabon SA accuse le président gabonais d’avoir fait d’un litige commercial une affaire personnelle. «Après être parvenu à vous maintenir au pouvoir [au terme de la présidentielle de 2016 – ndlr], et amer de l’échec de n’avoir pu arracher un accord au Groupement Santullo Sericom Gabon, vous lancez l’opération Mamba dans le but de l’anéantir. L’opération Mamba, sur laquelle se base la Cour d’Appel de Paris pour décrire un « faisceau d’indices » a débuté par l’arrestation de l’ancien Ministre Magloire Ngambia et à sa mise en détention préventive. Curieusement et aussi invraisemblable que cela puisse paraître, cette opération hypermédiatisée n’a débouché sur aucun procès», écrit Karen Santullo dans sa lettre ouverte au chef de l’Etat gabonais.
La veuve de l’homme d’affaires italien accuse par ailleurs le chef de l’État d’avoir «des intérêts personnels» dans l’immeuble situé 49 et 51 rue de l’Université à Paris (France), le fameux Pozzo di Borgo acquis en 2010 par l’État gabonais pour 65 milliards de francs CFA. Cet hôtel particulier ayant connu des travaux estimés à 25 millions d’euros, aurait été «utilisé à des fins privées» par Ali Bongo, selon la veuve Santullo. La saisine des instances internationales, par son défunt époux, en vue de recouvrer sa créance et la saisie conservatoire en septembre 2015 avec sommation de payer, expliquerait la supposée colère du président gabonais contre Guido Santullo.

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