Malade, ses biens immobiliers confisqués, Martin Edzodzomo Ella appelle à l’aide

Il vit dans un minuscule coin du domicile de son petit frère à Owendo, l’ancien opposant au régime Bongo, candidat à la présidentielle de 1998, aurait été violenté par un compatriote se présentant comme un avocat qui lui aurait confisqué ses biens immobiliers. Souffrant de diverses maladies, l’homme politique et écrivain en appelle à Oligui Nguema. 

Martin Edzodzomo Ella, le 22 avril 2025 à Owendo. © GabonReview (Capture d’écran)

En 1998, il se présentait déjà comme «le candidat des Makaya», portant la voix du bas peuple. Plus de 25 ans après, Martin Edzodzomo Ella lance un SOS à l’endroit de Brice Clotaire Oligui Nguema nouvellement élu à la tête du Gabon. L’ancien fervent opposant au régime Bongo est apparu, mardi 22 avril sur les images de la télévision publique Gabon 1ère, grandement affaibli. Il dit souffrir de diverses maladies depuis son agression.

«Je suis gravement malade. J’ai été agressé violemment chez moi par un monsieur se disant avocat. L’agression qu’il m’a faite m’a causé un traumatisme très grave [au niveau] cérébral, cardiaque et stomacal», a confié à nos confrères celui qui assure également que ses biens immobiliers ont été confisqués par le même individu. L’affaire serait en suspens au tribunal depuis quelques années. 

Par ailleurs, cette détresse silencieuse interpelle d’autant plus que sa fille, Danièle Obono, est députée de la 17ᵉ circonscription de Paris depuis  2017. Réélue sous l’étiquette de La France insoumise (LFI) en 2022 et 2024, elle est connue pour ses engagements en faveur de la justice sociale, de l’antiracisme et du panafricanisme, mais demeure étonnamment discrète sur le sort de son père. Peut-on militer pour la justice universelle et rester sourd à la détresse intime ? La question dérange.

En attendant que sa situation se décante, Martin Edzodzomo Ella, écrivain et fin connaisseur de la politique gabonaise, souhaite présenter au président de la République son livre intitulé Mon projet pour le Gabon, pour permettre de mieux amorcer les sept années de gouvernance qui l’attendent. «Je souhaite vraiment que le Président prenne connaissance de ce livre. Il va voir la relation entre ce que j’avais déjà prévenu et ce qu’il se passe aujourd’hui», explique-t-il.