Mairie de Libreville : le cri d’alerte du Sylaml face à une gestion stagnante
Le président du Syndicat libre des agents de la mairie de Libreville (Sylaml), Jeo-Fred Madouta, a dénoncé, ce 5 décembre 2024, la situation préoccupante des agents municipaux. Entre revendications salariales non satisfaites et dysfonctionnements administratifs, le syndicat appelle la délégation spéciale à agir rapidement pour éviter une crise institutionnelle. Un calendrier d’actions a été dévoilé pour amplifier leur message.
Dans une déclaration incisive, Jeo-Fred Madouta a exprimé les frustrations croissantes des agents municipaux de Libreville. Face à la presse, il a détaillé les nombreux défis auxquels ces employés sont confrontés, réclamant des réformes urgentes et dénonçant une gestion inefficace héritée de l’administration précédente.
Le cœur des revendications reste l’application des décrets n°414/PR/MFRA/MBC et n°404/PR/MFRA/MBC du 21 août 2015, qui prévoient une révision du système de rémunération des agents municipaux. «L’application de ces décrets améliorerait significativement le niveau de vie des agents municipaux», a insisté Madouta. Cependant, les blocages administratifs et financiers freinent la mise en œuvre de cette réforme, pourtant estimée à plus de 5 milliards de francs CFA. «Il est impossible, à ce jour, de distinguer la gestion actuelle de celle de Christine Mba Ndutume», a-t-il déploré, soulignant une absence de rupture avec les pratiques passées.
Des obstacles persistants
Outre les questions salariales, le président du Sylaml a mis en lumière d’autres problèmes majeurs, notamment le contrat de bail liant la mairie à un particulier, en l’occurrence le gestionnaire de l’économat municipal, Mavikana Mamoudzou. « Ce contrat est un véritable boulet financier pour notre institution et doit être résilié immédiatement », a-t-il affirmé.
Autre source d’inquiétude : l’arrêt inexpliqué des travaux de la Commission consultative, chargée de réformer les textes réglementaires qui gouvernent l’institution municipale et dont la caducité est avérée. «Ces travaux essentiels ont connu un épilogue illusoire», a martelé Jeo-Fred Madouta, appelant à une reprise urgente des discussions pour moderniser les textes réglementaires de l’administration municipale.
Malgré les défis, le Sylaml se veut force de proposition et réaffirme son rôle de partenaire social. «Nous ne sommes ni adversaires ni concurrents du délégué spécial, mais des lanceurs d’alerte», a souligné Jeo-Fred Madouta, tout en regrettant que ce dernier semble influencé par des collaborateurs motivés par des intérêts égoïstes.
Pour maintenir la pression, le syndicat a annoncé une série d’actions, notamment une tournée des arrondissements les 9, 10 et 11 décembre pour sensibiliser les agents, ainsi qu’une assemblée générale le 13 décembre prochain au jardin de l’hôtel de ville pour débattre des « sujets brûlants » liés à l’avenir des agents municipaux.
Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir des agents municipaux et l’équilibre institutionnel de la mairie de Libreville. Le message du Sylaml est clair : des actions concrètes sont attendues, et le temps presse.
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