Lycée Vincent de Paul Nyonda : Les enseignants mis à la diète

Les enseignants du lycée Vincent de Paul Nyonda, plus communément appelé «Epi», broient du noir en cette période de confinement. Ceux d’Epi Nzeng-Ayong n’ont toujours pas perçus leurs salaires de mars, alors qu’avril tire à sa fin.

Quelques enseignants d’Epi Nzeng-Ayong pendant leur mouvement d’humeur, le 20 avril 2020 à Libreville. © D.R.
Etablissement d’enseignement privé reconnu d’utilité publique situé à Libreville, le lycée Vincent de Paul Nyonda, plus communément appelé «Epi», ferait-il deux poids, deux mesures dans le traitement de son personnel ? Si le personnel enseignant et administratif d’Epi Fopi a dûment perçu son salaire de mars, celui d’Epi Nzeng-Ayong est toujours dans l’attente de sa rétribution, en cette période de confinement.
Face au mutisme de la hiérarchie, la quarantaine d’enseignants concernée par cette situation s’est constituée en collectif pour réclamer le paiement des salaires. Les démarches entreprises jusqu’ici auprès de Donnet Tenguet (proviseur), Mensah Komlan (directeur général adjoint) et Nicole Mounombi (directrice des affaires financières), n’ont rien donné.
«Tous ces responsables nous ont demandé d’attendre la mise à disposition des fonds par le Trésor public pour pouvoir être payés. Mais aucune date ne nous a été donnée», ont confié les enseignants, loin d’être convaincus par ces explications. «Nous savons qu’il y a de l’argent. Mais comme ils (les dirigeants, ndlr) ne savent pas exactement quand les cours vont reprendre, ils préfèrent jouer la montre en prétextant attendre des fonds dus par l’État dans le cadre de la subvention ; ainsi que le paiement de la scolarité des élèves envoyés par le ministère dans les établissements privés reconnus d’utilité publique», ont affirmé les enseignants en colère.
En attendant le versement des salaires, le personnel est livré à lui-même. Une situation qui lui permet également de crever l’abcès au sujet de son traitement. «Les enseignants et l’ensemble du personnel ne sont pas assurés à la CNSS. Nous n’avons donc pas de couverture sanitaire et encore moins de bulletins de salaire. Certains enseignants sont payés en monnaie de singe, à raison de 100 000 ou 200 000 francs CFA par mois», a affirmé une enseignante mise à la porte par son bailleur.
Le personnel enseignant et administratif d’Epi Nzeng-Ayong a promis passé à la vitesse supérieure dès ce 27 avril. «Ce lundi encore, nous serons devant le lycée manifester. Ensuite nous comptons aller au ministère du Travail et à l’Inspection du Travail déposer des correspondances, et si possible être reçu par eux et présenter notre problème. Car en cette période de confinement, nous passons des moments très difficiles», ont-ils annoncé.

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