Créée le 28 avril 2019, l’Affiliation numérique Gabon Les femmes : savoir dire non aux violences célèbre ce vendredi 28 avril, son quatrième anniversaire. Une opportunité pour les membres de cette structure présidée par Marie-Sylvie Hervo-Akendegue de faire le point pour davantage encourager à une prise de conscience collective et d’inciter les uns et les autres à «savoir dire non aux violences», à briser le silence.

Marie-Sylvie Hervo-Akendegue et quelques-unes des membres de la plateforme Gabon Les femmes : savoir dire non aux violences. © D.R.

 

Composée de bénévoles apolitiques du Gabon, de France, des États-Unis, d’Espagne, entre autres, l’Affiliation numérique Gabon Les femmes : savoir dire non aux violences veut marquer d’une pierre indélébile son 4e anniversaire. Même si elle n’engage pas d’actions d’envergure pour cet événement, ses promoteurs, notamment sa présidente Marie-Sylvie Hervo-Akendegue, estiment qu’il est nécessaire de revenir sur ses centres d’intérêt et d’attirer davantage l’attention sur les violences, quelles qu’elles soient.

«La dignité est non-négociable»

Le bien-être, particulièrement celui des peuples du Gabon, est le leitmotiv de l’Affiliation numérique Gabon Les femmes : savoir dire non aux violences. Et ses membres, des bénévoles, se battent pour les droits de l’homme, principalement pour des femmes et hommes subissant tous types de violences. «Notre identité, notre marque est le droit de dire non pour la dignité. Nous avons le droit de dire non pour nos droits», a fait savoir la présidente.

Déterminée à mieux faire aboutir cette volonté du bien-être des populations, Marie-Sylvie Hervo-Akendegue, la fondatrice de cette structure, première femme déclarée officiellement candidate à l’élection présidentielle de 2023 au Gabon, assurant être la première femme et première victime à avoir dénoncé «au péril de sa vie», «à visage découvert» les violences multiples dont elle a été victime, elle a insisté sur le fait que son association agit en tant que bénévole. «Nous avons fait le choix d’être sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter. Sous le sceau de la confidentialité, nous faisons l’écoute et une psychologue agrée, une clinicienne bénévole prend le relai, suivi dans le bénévolat d’un huissier de justice et d’une avocate lorsqu’il le faut», a-t-elle fait savoir.

Réclamant pas moins de 2000 abonnés sur ses réseaux sociaux, la plateforme Gabon Les femmes : savoir dire non aux violences regroupe, selon ses promoteurs, des victimes, les personnes s’étant appropriées cette cause dite noble. «On n’a pas besoin d’être une victime pour se sentir concerné. La dignité est non-négociable», a fait comprendre la fondatrice de cette Affiliation numérique.

© D.R.

«Souffrances indescriptibles et non slogans politiques»

L’un des moments forts de ces quatre dernières années pour cette plateforme a été la sensibilisation de proximité faite pendant le confinement total relatif à la crise sanitaire due au Covid-19. Dans le 6e arrondissement particulièrement, et sur trois mois, cette sensibilisation a porté sur les violences faites aux femmes, aux enfants et aux hommes, le tout assorti d’une distribution des kits sanitaires constitués de gels antibactériens, de masques. Une action posée grâce à l’apport des mécènes et sur fonds propres.

Plusieurs autres actions ont été menées à l’exemple de la remise aux femmes, détenues de la prison centrale de Libreville, des produits de première nécessité. Une activité réalisée avec l’accord des autorités carcérales. De même, tous les 15 jours, l’Affiliation numérique Gabon Les femmes : savoir dire non aux violences échange avec ses abonnés, nombreux sur les réseaux sociaux, sur des thématiques axées sur le droit, les devoirs, la pédagogie. «Nous donnons des formations , faisons de la sensibilisation à l’endroit de nos partenaires», a indiqué Marie-Sylvie Hervo-Akendegue.

Commentant la promulgation de la loi 006/2021, la fondatrice de l’Affiliation numérique relève qu’il s’agit d’une «évolution» à laquelle elles ont fortement contribué. Sauf qu’elles font remarquer et regrettent que malgré ces avancées, «les violences faites aux femmes au Gabon ont une coloration politique». Pour les membres de Gabon Les femmes : savoir dire non aux violences, «les politiques doivent arrêter de parler à la place des victimes». «Il est question de souffrances indescriptibles et non de slogans politiques», font-ils remarquer.

Sécuriser les victimes

Globalement, la présidente de cette structure dit sa fierté pour ces 4 années d’existence. Mais elle reste consciente du fait qu’«il y a encore beaucoup de travail à faire dans un environnement où le patriarcat est omniprésent et entretenu par l’institutionnel». Marie-Sylvie Hervo-Akendegue et les siennes interpellent les femmes et les invitent à «s’aimer, à refuser le droit de cuissage pour sa dignité et à surtout porter plainte». Dans ce sillage, elles précisent qu’il est important de sécuriser les victimes. «Il est impératif que les autorités arrêtent de mettre la tête dans le sable, ainsi que la justice», ont-ils interpellé.

La plateforme Gabon Les femmes : savoir dire non aux violences éduque contre les violences et sur la notion de consentement. Elle lutte contre les violences sexuelles, économiques, morales ou physiques. «Il est temps qu’il y ait une véritable volonté politique», ce d’autant plus que «ce ne sont pas les galas ou marches, des solutions».

Les mécènes et autres bonnes volontés sont appelés à s’associer à cette «œuvre de salubrité publique» pour davantage mener ce combat qui entre dans sa quatrième année avec bien de bons résultats.

 
GR
 

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