Il y a quelques mois, le gouvernement gabonais annonçait son ambition de mettre en place une structure devant renforcer la protection des droits humains et lutter contre la traite des personnes. C’est désormais chose faite, d’autant plus qu’à l’occasion d’une séance de travail, le 17 décembre, à Libreville, le Premier ministre de la Transition a installé dans leur fonction les membres de la Commission nationale en charge de ces questions. Raymond Ndong Sima a ainsi placé à la tête de cette structure, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout.

Raymond Ndong Sima installant Paul-Marie Gondjout dans son fauteuil de président de la Commission nationale. © Primature

 

Les Nations unies définissent la traite des personnes ou un esclavage des temps modernes comme étant une exploitation de l’être humain à des fins commerciales. Elle comprend en ce sens l’exploitation sexuelle, le travail, les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude et le prélèvement d’organes. Opposé à ces pratiques, le Gabon s’est donc engagé à apporter une réponse efficace à ce phénomène. D’où l’installation, le 17 décembre, par le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, en présence de la Représentante du système des Nations-Unies au Gabon, Savina Ammassari, du président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre la traite des personnes.

Actuel ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout a la responsabilité de faire fonctionner cette structure regroupant des membres provenant de plusieurs départements ministériels et dont le but sera de faire respecter les droits humains et plus encore de lutter contre la traite des personnes.

Responsable en charge du bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Gabon, Josiane Martins-Elingui, citant un classement du gouvernement américain, a indiqué que «le Gabon est classé sur la liste de surveillance 2 et cela, pour la 4e année successive». L’engagement du Gabon n’est donc pas anodin. C’est pourquoi ce dossier est devenu une priorité au point que par l’entreprise du ministère de la Justice, le gouvernement a décidé de faire adopter, en février dernier, lors du Conseil des ministres, un projet de décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement de cette Commission nationale de prévention et de lutte contre la traite des personnes en République gabonaise.

Le Premier ministre, les Représentantes du système des Nations Unies posant avec les membres de la Commission. © Primature

«Normalement, lorsqu’on est maintenu sur la liste après trois années, on est rétrogradé. Mais lorsque nous avons eu le coup de libération, cela a permis justement de nous maintenir sur cette liste afin que nous puissions avoir un peu plus de temps pour faire le maximum d’efforts», a fait savoir Josiane Martins-Elingui, ajoutant : «je peux vous dire que sur les 12 recommandations que nous avons, en ce moment nous avons déjà travaillé sur 10. Ce qui veut dire qu’il nous reste peu d’efforts pour passer à la catégorie 2».

La Commission a pour mission de mettre en œuvre la stratégie nationale de lutte contre la traite et de renforcer les capacités des acteurs impliqués. Elle est en outre la base d’une meilleure coordination du combat contre ce phénomène sur toute l’étendue du territoire national à travers le renforcement des capacités des acteurs impliqués et la mise en place des comités de veille provinciaux pour identifier, prendre en charge et protéger les victimes.

«C’est une médiation très importante dans le cadre du système des Nations Unies. Cela permet au Gabon de sortir de la liste noire des États qui ont ce genre de problème dans leur pays», Paul-Marie Gondjout.

À l’issue de l’installation des membres de cette Commission, la Responsable en charge du bureau de l’Organisation internationale pour les migrations au Gabon a salué les efforts du résident de la République, du chef du gouvernement et du ministre de la Justice pour cet accent qui sera relayé dans la sous-région. Une démarche qui va hisser le Gabon au rang des pays respectant les droits de l’Homme. Toutes choses devant permettre de passer à une autre étape pour montrer les efforts qui sont faits.

 
GR
 

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