L’UOB toujours en crise
Alors que les agents fédérés au sein du Syndicat national des enseignants et chercheurs (SNEC) ont annoncé la levée de leur mouvement de grève, les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) ont eu de nouvelles altercations avec les forces de l’ordre, ce 26 mars. Les nombreuses arrestations dénoncées par l’opposition et la société civile ne sont pas pour arranger les choses.
Les professeurs inscrivaient en effet leur action dans la reprise des cours annoncée par le rectorat de l’université et le gouvernement, et prévue pour ce 26 mars, après plusieurs jours de paralysie. «Nous avons discuté avec quelques membres du gouvernement, il ressort que deux commission ont été mises en place pour trouver des solutions idoines», a déclaré Rémy Yama, président du SNEC, annonçant «la suspension du mouvement de grève» entamé le 16 mars.
Les enseignants revendiquent notamment le paiement des primes de recherche et d’enseignement. Ils protestent également contre des problèmes dans l’avancement de certains enseignants. Parallèlement, les étudiants n’ont pas suivi pas la même voie, car l’université a encore été, ce 26 mars, le théâtre d’affrontement entre ces derniers et les agents des forces de l’ordre.
Selon des sources concordantes, «plusieurs étudiants ont été interpellés» dans la matinée. Les manifestants se réclameraient toujours le paiement de leurs bourses et la fin de la limitation d’attribution de celles-ci à 27 ans. Pourtant, la semaine dernière, une délégation d’étudiants a été reçue par le premier ministre Raymond Ndong Sima, après des heurts entre manifestants et policiers qui ont fait trois blessés.
Le mouvement citoyen « Ça suffit comme ça » a indiqué, le 25 mars à travers un communiqué, qu’à « ce jour, plusieurs étudiants sont suspendus de l’université et plusieurs autres sont dans la maison d’arrêt de Libreville.» Cette organisation de la société civile a tenu à rappeler que la mesure gouvernementale de couper la bourse aux étudiants au-delà de 22 ans, avant le baccalauréat, et de 27 ans alors qu’ils sont encore aux études supérieures, ne correspond pas à la réalité sociologique du Gabon.
Cette organisation rappelle à cet effet que «Plusieurs villages de notre pays ne disposent toujours pas d’écoles et certains enfants attendent avoir 9 ou 10 ans pour faire parfois 10 km/jour à pieds pour accéder à une école. Quel serait le pourcentage capable d’atteindre le Master 2 à moins de 27 ans ? La quasi-totalité des enfants de nos dirigeants sont scolarisés dans des pays occidentaux et ont des avantages multiformes au détriment des sacrifiés de la République. Les étudiants détenus à la maison d’arrêt ont été interpellé alors qu’ils sortaient d’une séance de travail à l’université et l’interpellation s’est faite en plein campus universitaire la veille de la levée injustifiée des franchises universitaires par le recteur de l’université. Les étudiants suspendus ainsi que tous les détenus sont tous membres d’un groupe ethnique particulièrement réfractaire au régime Ali.
L’Alliance pour le changement et la restauration (ACR) a pour sa part indiqué, le 25 mars, que cinq étudiants ont été suspendus de toute activité académique et que dix autres ont été arrêtés et incarcérés à la prison centrale.
Qui sortira l’UOB de la crise ? Une question vieille de plusieurs semaines, qui n’a toujours pas de réponses alors que les maux sont connus. Peut-être ne pose-t-on pas la bonne question. Dans tous les cas, les cours ne sont pas prêts de reprendre à l’université.
2 Commentaires
En qualité d’observateur averti fait de l’actualié au sein de l’université, il me revient de dire tout simplement que ces enfants sont instrumentalisés par une main très politique.
Bien évidement, et c’est la même « main » qui a dit à votre président de leur supprimer la bourse qui a causé tant de mécontentement!