Basée à Dakar, l’organisation non gouvernementale « Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme » (Raddho) a réagi à l’annonce du numéro un gambien, Yahya Jammeh, le 20 août dernier, d’exécuter en septembre prochain les condamnés à mort de son pays.

Gabonreview.com - Le president de Gambie, Yaya Jammeh - © AFP

En exprimant son indignation et condamnant la décision du président gambien, Yahya Jammeh, d’exécuter en septembre prochain tous les condamnés à mort en Gambie, soit près d’une quarantaine de personnes, la Raddho a appelé tous les chefs d’État africains, l’Union africaine et les dirigeants des pays Occidentaux à se saisir de cette affaire afin d’empêcher la réalisation de cet acte.

«Nous sommes profondément indignés. C’est ahurissant. Les chefs d’État africains ont été très complaisants avec Yahya Jammeh. La Gambie est un pays où les libertés publiques n’existent pas et où sont pratiquées des exécutions extrajudiciaires. Trop, c’est trop !», a affirmé le président de la Raddho, Alioune Tine relayé par l’AFP.

«Le moment est venu pour que l’Afrique réagisse. Les présidents africains, le président de l’Union africaine (le Béninois Thomas Boni Yayi), celui de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, l’Ivoirien Alassane Ouattara), doivent empêcher ces exécutions et se mettre en première ligne. Nous interpellons les ambassades occidentales», a ajouté Tine.

On notera que cette déclaration, condamnée par plusieurs États et organisations parmi lesquels, la France, est intervenue dans le cadre du discours à Nation du président gambien à l’occasion de la fête de l’Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan. «Vers le milieu du mois prochain, toutes les condamnations à mort seront exécutées à la lettre. Il n’est pas question que mon gouvernement permette que 99% de la population soit prise en otage par des criminels», avait déclaré Yahia Jammeh dans son message diffusé le 20 par la télévision d’État.

N’est-ce pas une drôle de façon de souhaiter une bonne fin de ramadan à ses concitoyens ? Et en même temps pernicieux pour un pays qui abrite le siège de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples ? «Si ces exécutions sont pratiquées, le siège de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples doit être mis ailleurs qu’en Gambie», a lancé Alioune Tine.

La dernière exécution d’un condamné à mort en Gambie remonte à 2007, pourtant le pays applique un moratoire de fait sur la peine de mort depuis 1981. Aujourd’hui, 139 États sont abolitionnistes ou ont adopté un moratoire de fait

Le président Jammeh, qui dirige son pays d’une main de fer, a été porté au pouvoir par un coup d’État en 1994, puis élu pour la première fois en 1996 et “réélu” trois fois (2001, 2006 et 2011). Son régime est régulièrement critiqué par des défenseurs des droits de l’Homme pour des violations des libertés. Il est notamment accusé d’entretenir un climat de terreur parmi les opposants et les journalistes, plusieurs hommes de médias ayant été tués, emprisonnés ou ayant disparu depuis 18 ans.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Encore eux dit :

    Ce Monsieur est un déséquilibré mentale. après avoir dit qu il peut guérir le SIDA par ses potions magiques et une prière du Coran, et couper la tête à tout homosexuelle qui vivra en Gambie, le voila voulant exécuter les condamnés à mort!!
    Je plains les gambiens….

  2. Lamine Ndiaye dit :

    je plain les gambiens…

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